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Haïti n'est pas prête pour le libre-échange, selon Martelly

michel-martelly-enrique-gracia-president-banque-andine-developpementLe chef de l'Etat et le président de la Banque andine de développement de l’Amérique latine (CAF), Enrique Garcia

De retour au pays, jeudi, après sa participation au deuxième sommet de la Communauté des Etats de l'Amérique latine et de la Caraïbe (Celac) au Chili, le président Michel Martelly a évoqué un ensemble de facteurs empêchant Haïti d'intégrer véritablement le marché commun de la région.

C'était une fructueuse participation pour Haïti au sommet de la Celac, selon Michel Martelly. Mais le pays n'est pas encore prêt à intégrer le système de libre-échange de la Communauté des Etats de l'Amérique latine et de la Caraïbe. Nous ne sommes pas compétitifs. C'est pourquoi le président de la République a demandé un moratoire avant de lancer le pays dans la logique du marché commun, a-t-il souligné.

Ce sommet au Chili était l'occasion pour le principal dirigeant du pays de comprendre mieux les avantages et les inconvénients du marché libre entre les pays de la région. « Haïti doit faire très attention, puisque nous n'avons aucun moyen de protéger ce qui se fait dans le pays », a déclaré le chef de l'Etat. Selon lui, si nous entrons dans le système de marché libre, cela mettra en péril notre production, parce que le marché extérieur est plus puissant de par sa dimension...

Parallèlement, le locataire du palais national a indiqué que le libre-échange est bon pour le pays, mais on doit trouver des moyens pour se mettre au pas. « C'est pourquoi j'ai demandé un moratoire. Nous avons très peu de produits qui soient régulés et qui répondent aux normes», a-t-il dit, soulignant que pour les autres pays de la région, c'est le contraire. Leurs produits répondent aux normes, a-t-il souligné.

A la tribune de la Celac, le chef de l'Etat a mis l'accent sur la nécessité que ces échanges puissent permettre non seulement d'avancer sur la voie de l'intégration régionale, par l'établissement d'unions douanières, de zones de libre-échange et de marché commun, mais aussi de promouvoir le développement durable, tout en mettant l'accent sur l'éradication de la pauvreté, sur l'éducation, la protection de l'environnement.

En outre, Michel Martelly se dit satisfait de ses différentes rencontres avec les autorités de la zone, mais s'est questionné sur la concrétisation des promesses faites à Haïti. Encore une fois, il a dénoncé la lenteur de l'administration publique et les longues procédures qui, selon lui, laissent croire que le gouvernement ne fait pas son travail. Avec sa nouvelle majorité à la Chambre des députés, le président espère y apporter des modifications.

Martelly mise sur la Celac pour la reconstruction du pays

Les 33 pays membres de la Celac ont adopté une résolution promettant de participer dans la reconstruction d'Haïti, c'est la principale annonce faite par le président Michel Martelly après sa participation à ce deuxième sommet de la Communauté des Etats de l'Amérique latine et de la Caraïbe (Celac).

Il a souligné que le suivi sera fait de cette résolution de la Celac selon le plan de reconstruction déjà élaboré par le gouvernement et qui prendra aussi en compte les cinq « E » prioritaires du pouvoir « Tèt kale », à savoir l'Education, l'Etat de droit, l'Emploi, l'Environnement et l'Energie.

Le président Martelly avait quitté le pays mardi dernier. Il s'était rendu d'abord en Floride, aux Etats-Unis, pour consulter ses médecins avant de se rendre à Santiago, au Chili afin de prendre part au sommet. Dans son entretien avec la presse, jeudi, il a de façon laconique souligné, faisant allusion à sa santé, qu'il est en forme.

Robenson Geffrard,
Twitter: @robbygeff