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L’aide humanitaire et les stratégies d’installation des ONG religieuses dans les pays sous-développés

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Soumis à Tout-Haiti le 15 Janvier 2013

Par Anderson Dovilas  ---  il n'est un secret pour personne, que l'être humain a toujours été dans son être émotionnel, vulnérable à la religiosité, d'ailleurs on ne peut exclure la religion des composantes culturelles au même titre que l'Art [...].

Si l'on revient sur les préoccupations de certains philosophes par rapport à la nature de l'homme, en considérant le Rerum Natura de Lucrèce : « [...] En somme, mon hypothèse est que toutes choses qui existent sont des modifications de la même chose. [...] Et les plantes ne pourraient pousser de la terre, ni aucun animal ou quoi que ce soit d'autre, venir à l'existence, s'ils n'étaient pas faits de façon à être la même chose. Mais en vérité toutes ces choses sont des variations de la même chose : elles deviennent différentes à différents moments pour redevenir ensuite la même chose. ».

Jusqu'à Kant dans « Qu'est ce que l'homme » nous allons comprendre que le questionnement et la curiosité intellectuelle ont ouvert la voix aux cultes, en atteignant le pic de l'inexplicable. Ou du moins, l'impossible est sacralisé jusqu'à devenir possible. Ainsi, l'homme est devenu sensible et accessible aux dogmes, un champ de large opportunité pour les manipulateurs. Une fois entré dans ce cercle irréfléchi, on admettra que pour vrai, ce qui s'abonde dans nos sens. Et par de-là naît notre pôle d'assujettissement, et notre talon d'Achille. Les peuples ne vivent plus en autarcie, ce qui offre la possibilité à la religion d'être à la fois un ciment social, et un outil de domination. Un peuple qui a été abattu par un autre par ses croyances, restera congelé pendant des siècles. Parce qu'on n'est rien devant la croyance qui tue.

D'où, l'évolution des siècles a donné naissance à des nouveaux paradigmes, selon lesquelles des pratiques d'exploitations de l'homme par l'homme ont été institutionnalisées, jusqu'à même devenir légitime dans la mentalité des gens. Dans son livre « Les nouveaux maîtres du monde », Jean Ziegler a fait mention d'une nouvelle société civile planétaire. Prenant de façon hypocrite le masque de l'ordre des choses.

Après la deuxième guerre mondiale, les pays des Alliés surnommaient Nation Unies (Etats-Unis, Royaume-Uni, et L'Union Soviétique) qui s'opposèrent aux forces de l'Axe (Créé le 26 septembre 1940 avec la signature du Pacte militaire tripartite par l'Allemagne, le Japon et l'Italie) ont crée l'Organisation des Nations Unies, une institution multinationale ayant pour résolution fondamentale et politique d'épargner le monde d'éventuels conflits de grande envergure comme celle de 1945. Dès lors, des institutions organisées plus vielles se sont lancées à la course de prendre des territoires. Ainsi, cette nouvelle société civile mondiale mettra l'accent sur un triangle à trois coté justifiant leurs présences sur un territoire.

Qui sont : « Les Catastrophes naturelles, la Malnutrition, et les guerres internes». Peu importe la nature de la catastrophe (cyclone, tremblement de terre et on pourrait même ajouter les épidémies qui pourraient être contestées de cette liste comme étant un phénomène à la fois naturelle et artificielle), les problèmes de la faim, de la soif etc. les Guerres internes issues des troubles politiques de toutes sortes. Conséquences dictatoriales, manipulation de la population par des leaders charismatiques, quelle que soit la classification, on aura toujours une organisation attachée à ces domaines. On pourrait même constater qu'on a beaucoup plus d'organisations que de domaines à intervenir. Alors, quel est le rôle des institutions religieuses dans tout ça ? Peut-on vraiment considérer les missionnaires évangélistes comme des attachés de l'ONG religieuse ?

L'aide humanitaire ne marche pas sans l'aide spirituelle. Tous les deux s'appuient sur deux éléments fondamentaux de l'homme, qui sont l'espérance et la peur. Avec l'aide d'un kit reçu l'individu peut espérer de voir un autre jour. De toute façon, s'il doit mourir ce ne sera pas de la faim. Nous avons même un proverbe qui décrit cette réalité chez-nous, Lespwa fè viv. Une fois dépossédé de ses réflexions et de son sens critique, le missionnaire accompagné de son interprète fait appel aux prophéties du dernier temps. Ainsi, l'individu est chaos. D'ailleurs, on se rappelle qu'après le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti, on a eu des séances d'appui psycho-spirituel dans tous les coins de la capitale. Et peu à peu l'individu s'était éloigné de lui-même pour devenir une machine formatée par des versets, et des arguments bricolés à partir de ce qu'il a pu retenir de ces séances.

De ce fait, il nous faut de nouvelles perspectives pour regagner la souveraineté nationale, en commençant par une redéfinition de la mission de ces organisations internationales sur notre territoire. Il n'y a pas à sortir de cela, le pays a besoin de son vrai visage pour miser sur son avenir.

Anderson Dovilas
Linguiste-Ecrivain

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