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« La reconstruction bat son plein », a déclaré Michel Joseph Martelly
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- Publié le lundi 14 janvier 2013 05:52
Le bilan à l'aune Martelly
« La reconstruction bat son plein », lance tout de go Michel Joseph Martelly à une dizaine de journalistes haïtiens, jeudi 11 janvier 2013. Le président ne tique pas. Ses certitudes ne sont pas tordues comme la ferraille empilée sur l'emplacement du palais national, fraîchement rasé par les bulldozers de l'acteur et humanitaire Sean Penn.
Martelly, à quelques heures des trois ans de « Goudougoudou », est en mode bilan. Il vante les mérites « d'un nouveau dynamisme » au pouvoir, égrène ses actifs : la construction d'hôpitaux, de logements sociaux. Et même celle d'un parc industriel, à Caracol, une ville du Nord-Est où le séisme n'avait fait aucun dégât. «C'est un nouveau concept. On crée des emplois pour générer de l'argent au profit de la population », argumente le président Michel Joseph Martelly, insistant sur le caractère « multiforme de la reconstruction ». Sans donner de crédit à l'administration Préval/Bellerive et avec quelques amalgames dans l'exercice.
Le programme de scolarisation universelle, vieille d'au moins une décennie mais qu'il renforce, est mis dans le panier. « Je travaille à la reconstruction de l'homme haïtien », indique Martelly, qui, d'un autre souffle, se réjouit de l'ouverture de beaucoup de chantiers de construction d'édifices publics respectant les normes parasismiques. Le lot de bâtiments publics de la rue du Champ de Mars sera construit pendant mon quinquennat au terme du processus de dédommagement des propriétaires, assure Martelly.
Cependant, selon le chef de l'Etat, le public sera mis au parfum de ces normes dans quelques heures. « Demain, le 12 janvier, on dévoile les nouvelles normes de construction. Construire, c'est une chose et bien construire une tout autre chose », indique le président Martelly, content d'avoir reçu le « ok » des TPTC.
Si les TPTC sont dans les bonnes grâces du président, les propriétaires du centre-ville de Port-au-Prince devront se faire quelques soucis. Le président, sans tenir compte de l'urgent besoin de construction d'infrastructures dans cette partie de la capitale, menace. « Nous voulions que le secteur privé commence la reconstruction pour nous aider à créer des emplois. Nous voyons que cela ne se fait pas. Je continue à les encourager mais si le centre-ville reste comme il est pendant un certain temps, l'Etat sera obligé de le reprendre pour faire ses projets », balance le président Michel Joseph Martelly, quelque sept mois après avoir pris 5 arrêtés très attendus, dont l'un pour libérer une bonne portion des 200 hectares déclarés d'utilité publique par l'ex-président René Préval et son gouvernement.
Le président Michel Joseph Martelly force la dose, pousse en faveur d'un déclic domestique, de plus d'emprise, de responsabilités, liquide quelques dettes. Sans citer nommément le ministre canadien de la Coopération internationale Julian Fantino ayant annoncé le gel des nouveaux projets de l'ACDI à cause d'un problème « d'efficacité » et de « transparence », Martelly tance. « N'importe qui peut dire n'importe quoi », lâche le président au crane rasé. « La seule façon pour lui d'évoquer un problème de transparence, c'est qu'il m'ait donné de l'argent », soutient Martelly, soulignant « qu'il est à 99 .9% sûr que le Canada n'a pas versé une gourde à l'Etat haïtien ». « J'ai demandé 20 millions de dollars au Canada pour retirer des gens sous les tentes. Le Canada ne l'a pas donné à Haïti. Il a lui-même dépensé l'argent », explique un Martelly content en revanche que cet argent ait permis de libérer les places de sinistrés qui ont maintenant un toit. Le Canada est un pays ami qui aide Haïti, peut-être pas de la meilleure façon, ajoute l'ex-chanteur devenu président. Les griefs contre le Canada qui utilise presque essentiellement les ONG sont valables pour d'autres. Une coopération avec moins d'ONG comme interface et opératrices serait l'idéal. « On préfère que 60 % de l'aide passe par l'Etat haïtien », soutient le premier mandataire d'Haïti, un pays où l'on peut « mieux réagir face à un nouveau séisme ». Pas seulement à cause de l'expérience du précédent séisme. « Au niveau de la protection civile, on est mieux organisé. On a formé plus de 2 000 secouristes avec le support de l'Union européenne. On travaille de concert avec les scouts », détaille Martelly, qui prône, l'implication citoyenne pour obvier aux faiblesses de l'Etat. Sans coup férir, dans un argumentaire pour « dédouaner » l'Etat, le président s'est demandé pourquoi la presse, le secteur privé, des fondations, une banque n'investiraient pas dans la construction d'un mémorial en hommage aux disparus du 12 janvier 2010 ?
Comme ça, on ferait rougir de honte l'Etat haïtien dont je suis le plus haut fonctionnaire, dit Martelly, qui avait annoncé en grande pompe la construction d'un mémorial du souvenir à Titanyen l'an dernier. Le temps perdu ne dérange pas le président. Ce n'est pas grave. « Cela l'aurait été si j'avais perdu du temps pour retirer des gens sous les tentes », explique Martelly. Le dossier n'est pas classé. Le ministère de la Culture, révèle-t-il, lancera bientôt un concours pour construire ce monument. Un symbole invitant à penser aux morts et à aller dans la bonne direction, soutient Martelly dont l'administration a décrété le 12 janvier 2013 « journée de commémoration et de réflexion » non fériée, non chômée. Pour plaire au secteur privé qui s'était plaint d'un manque à gagner de 6 millions de dollars us lors d'un jour de congé décrété après le mercredi des cendre, après le carnaval de l'an passé. Quelle comparaison ? « Si vous posez cette question, c'est que votre curiosité bat son plein », ironise un journaliste dont la bonne humeur n'a en rien été altérée malgré la longue attente d'au moins deux heures avant cette rencontre avec le président sur lequel se ruaient les médias internationaux. A eux aussi le président fera un bilan. Son bilan...
Roberson Alphonse roberson_
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Le Nouvelliste
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