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Des organisations de défense des droits humains appellent à une révision de la structure du Caed
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- Publié le mercredi 5 décembre 2012 01:17
Plusieurs organisations de défense des droits humains souhaitent une révision de la composition de la structure du Cadre de coordination de l'aide externe (Caed), mis en place par le gouvernement haïtien en vue de remplacer officiellement la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (Cirh), dans un document transmis à AlterPresse, ce lundi 3 décembre 2012.
Pour que sa mission soit effective, le Caed doit être composé de représentants de secteurs clés de la société haïtienne et de fonctionnaires de l'Etat ayant la capacité, la maturité et surtout un engagement certain envers Haïti, préconisent ces organisations.
Le président Joseph Michel Martelly et le premier ministre Laurent Salvador Lamothe ont procédé, le lundi 26 novembre 2012, au lancement du Caed qui représente, selon eux, un mécanisme national de planification et de coordination des fonds de l'aide externe.
La Plate-forme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), le Groupe d'appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr) et la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda) saluent cette initiative qui vise à créer une nouvelle structure, « entièrement haïtienne » pour coordonner la gestion de l'aide externe.
Toutefois, elles expriment leurs inquiétudes par rapport aux secteurs proposés pour intégrer cette structure et notent qu'encore une fois, des acteurs clés de la société, telle la paysannerie, sont laissés de côté.
« Dans le cas de la société civile haïtienne, il est difficile de parler de représentation, car selon ce qui est prévu dans le document présentant le Caed, c'est le président de la République qui va choisir ces personnes », critiquent-elles dans la note.
Elles demandent une certaine transparence dans le choix des personnes qui devront faire partie de cette structure afin d'éviter la répétition concernant les choix de membres qui n'ont aucune légitimité, aucune qualité, ni mandat dans les secteurs prévus comme c'était le cas avec la Cirh.
La Cirh a été créée en avril 2010 en vue de faire face à l'urgence du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti. Son mandat a pris fin le 21 octobre 2011.
Ces organisations de défense des droits humains exigent une évaluation transparente et participative des 18 mois de cette commission et les impacts de sa gestion sur les mécanismes de la coopération externe avec Haïti.
Pour éviter la répétition des mêmes erreurs, ces organisations invitent le gouvernement à faire un bilan critique de la Cirh pour informer la population sur les fonds réels gérés par cette structure de coordination de l'aide externe, les projets réalisés, les mécanismes de prise de décision, les résultats obtenus, afin de dégager des leçons qui serviraient au bon fonctionnement du Caed.
Elles espèrent que la présence des donateurs qui ont aussi la possibilité de siéger au sein du Caed ne constituera pas un obstacle à l'autonomie de l'institution.
Pour cela, il est indispensable de préciser les mécanismes concrets d'articulation entre les acteurs externes et les acteurs nationaux, recommandent-elles.
« Les fonds qui seront gérés par le Caed doivent être utilisés d'abord par les structures de l'Etat et de la société pour financer des activités issues d'un plan stratégique du gouvernement pour résoudre les problèmes fondamentaux du pays », proposent ces organismes.
Ces fonds doivent servir à financer des activités qui dynamisent un processus de développement endogène, demandent-ils.
Ils rejettent la reproduction des modèles extravertis, déjà expérimentés en Haïti, telles que les zones franches comme moteur de la croissance, qui n'ont donné que des résultats négatifs.
Cette nouvelle structure doit contribuer au renforcement de l'Etat et non à son affaiblissement, souhaitent ces organismes qui encouragent l'abandon de certaines pratiques négatives au profit de stratégies qui valorisent les cadres, les mettent en confiance et renforcent la solidarité entre les employés de l'Etat.
Ils condamnent la formule des unités techniques qui consiste à privilégier certains groupes de fonctionnaires au sein d'un ministère en leur donnant des avantages et des salaires que les autres n'ont pas.
Ces organismes de défense des droits humains espèrent que la création du Caed propulsera la mise en place de vrais mécanismes de communication et de participation, notamment au niveau des tables sectorielles thématiques et régionales, afin de donner à la population haïtienne la possibilité d'être informée sur ce qui se passe au sein de cette structure et d'influencer ses décisions.
Source Alter Presse
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