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Dossier Clifford Brandt: Comment Réginald Delva a saboté son "président" Martelly.
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- Publié le mardi 4 décembre 2012 17:07
Soumis à Tout Haiti le 4 Decembre 2012
Par Norluck Dorange --- Quand j'écoute ou que je lis certains articles sur le dossier Clifford Brandt, je réalise que le monde Haitien fonctionne sur la base du mensonge que les réseaux d'amitié ou de pots-de-vin, transforment en vérité au niveau de quelques media, et dans la bouche de braillards dirigeant d'organes de dénonciations publiques, ci-devant organismes de droits humains.
Le jeu manichéen actionné à distance
Dans la voiture me conduisant a l'aéroport Samedi 1er Decembre dernier, j'ai écouté les plus de 30 minutes d'interventions sans arrêt de Reginald Delva, l'actuel Secretaire d'Etat à la Sécurité Publique sur les antennes de Radio Tropic FM. De l'abondance de ses propos, a laissé entrevoir un homme sur la voie de s'éteindre politiquement. A l'émission Espace Vérité, Reginald Delva a affirmé qu'il a été mis au courant après l'enlèvement des deux jeunes Moscosso, par le père des infortunés qui, selon ses dires, est un "ami personnel". Après avoir combiné et mobilisé ses ressources et toute l'intelligence nécessaire, y compris, ses communications avec l'ancien directeur général de PNH, Mario Andresol, les informations recueillies ont permis d'identifier le principal commanditaire du kidnapping des deux jeunes Moscosso: Clifford Brandt. Il dit en avoir d'abord informé le président Martelly sur la nécessite d'agir. A réécouter l'enregistrement de l'émission Espace Verite, j'ai découvert la faille dans le dispositif politique autour de Reginald Delva. Il s'est révèlé être l'informateur des critiques de Martelly, et surtout le fameux RNDDH, qui ont dénoncé devant le public que celui-ci trainait les pieds et qu'il a fallu l'ordre énergique de Laurent Lamothe, le premier ministre, pour le passage à l'acte du démantèlement du réseau criminel opérant sous la direction de Clifford Brandt. En efffet, a relire le fameux memorandum du Reseau National de Defense des Droits Humains, de Pierre Esperance et de Marie Yolene Gilles, et à réécouter les déclarations du sénateur Moise Jean Charles, les deux se sont laissés entrainer sur le terrain des tireurs de ficelles, en attribuant, sans s'en rendre compte, des notes dans ce dossier. Laurent Lamothe: le bon, Michel Martelly: le truand, le méchant. Reginald Delva est venu, sans en être conscient ce samedi, renforcer ce schema manichéen avec ses semi-révélations. A remarquer, depuis le commencement de ce scandale, Martelly passe peu de jours en Haiti. Toujours entre deux avions, il cumule les voyages officiels, se tenant éloigné, autant que possible, du Palais National. Se sent-il en danger?
Embarasser Martelly
Il faut bien fouiller en dessous de la mousse pour voir la vraie couleur de l'eau. C'est Reginald Delva qui a lui-même fourni la piste qu'il a priorisée de son propre chef. Selon le Secrétaire d'Etat à la Sécurité Publique, les parents des deux jeunes Moscosso kidnappés auraient reçu le témoigange de passants, dont un policier, sur la fiche signalétique du commando. Ces témoins auraient détaillé que le commando était composé d'hommes habillés en tenues apparatant celles de la PNH. Parmi eux, un homme au teint clair de type colombien. Well, well, au Palais National se trouve au homme au teint clair qui a des liens avec le Groupe Brandt. C'est le commandant de la compagnie Cat Team de l'Unité de Sécurité Présidentielle (USP), Marc Arthur Phébé. Le véhicule de fonction que pilote habituellement Phébé est de la même marque, même apparence que celui ayant servi à enlever les deux jeunes Moscosso. Est-ce une bonne piste explorable? Oui. Puisqu'il faut retourner toutes les pierres dans un cas d'investigation criminelle. Mais, celui qui s'est bâti un nom dans les media depuis ces dernières années, en se faisant passer pour un expert en Sécurité Publique, est piégé par ses propres préjugés et calculs politiues. On verra plus loin. Il a choisi d'alimenter l'opinion publique, directement et via des canaux détournées, en informations qui orientent l'enquête à mille lieues de la vérité, tout en faisant des dégâts dans le camp de ses patrons. Comment? Alors que le véhicule qui avait servi à l'enlèvement a été déjà retrouvé, alors que la plaque d'immatriculation Service de l'Etat retrouvée sur ce véhicule incriminé se trouvait auparavant dans un autre véhicule déjà sous contrôle de la DCPJ, sans avoir réussi à établir un quelconque lien effectif entre le chef de la CAT Team, Marc Arthur Phébé et le réseau criminel de Clifford Brandt, il s'est arrangé pour envoyer celui-ci en détention, sous le label de "mise en isolement", une mesure provisoire appliquée dans le cadre d'enquête interne de la PNH. Selon des membres de la famille Phébé qui s'étaient présentés le même jour au bureau de la Direction de la Police Judiciaire, afin de suivre de près la situation, le chef de la CAT Team, après avoir éclairci le contrat de service liant la compagnie de sécurité qu'il dirige, au Groupe Brandt, aurait rétorqué à Réginald Delva: "pourquoi voulez-vous coûte que coûte m'associer, avec tant de légèretés, dans ce dossier alors qu'il est clair que je n'ai rien à voir de près ou de loin avec les activités illicites de Clifford Brandt. Pourquoi voulez-vous embarasser le président, alors que tout le monde me voit dans son dos?"
Y-a-t-il vraiment conflit d'intérêt?
Des sénateurs qui ont interrogé la semaine dernière les membres du CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale) m'ont affirmé que selon des informations obtenues, Marc Arthur Phébé et quatre policiers se sont vus reprocher d'avoir fourni des services en matière de sécurité au groupe Brandt dont l'un des membres, Clifford, est pris en flagrant délit d'enlèvement de personnes contre rançons. Selon un des législateurs, l'affaire est en train d'être porté sur le terrain de conflit d'intérêt, ce qui servirait d'indice juridique dans le cadre de l'enquête. Arguties juridiques, d'après des sources bien introduites autour du dossier, la DCPJ n'a pu jusqu'à présent établir qu'existerait entre Phébé et les activités illicites de Clifford Brandt, aucun lien matériel ou physique quelconque (communication téléphonique, texto, BBM, relevé bancaire, investissement suspect, etc...). Donc, les manoeuvres de Réginald Delva ont abouti à placer le chef de la CAT Team derrière les barreaux, par le fait que la compagnie de sécurité dont celui-ci est un des actionnaires, a décroché un contrat depuis fin 2004, offrant ses services au Groupe Brandt. Délit de patronyme? Il sera difficile à Réginald Delva de soutenir devant les tribunaux que le Groupe Brandt et Clifford Brandt sont deux entités interchangeables, alors qu'en réalité Clifford Brandt est simplement responsable de la section véhicule du Groupe (vente et location de véhicules Mazda). D'autres responsables de la PNH, avant Phébé, ont été connus pour être des propriétaires ou associés de compagnie de sécurité. Avait-il agi en cachette? Non. La compagnie est enregistrée légalement et ses activités connues de tous ses supérieurs, apprend-on. Quid des contrats juteux obtenus par la compagnie de Laurent Lamothe a la CONATEL alors que celui-ci est le Premier Ministre en selle.
Les pistes négligées de l'enquête
En insistant pour placer les mêmes neuf chefs d'accusation de Clifford Brandt, pris en flagrant délit d'enlèvements, sur le dos de Phébé et des quatre autres policiers travaillant pour sa compagnie, Réginald Delva est en train de mener l'enquête dans une direction qui va sûrement lui brûler les doigts. Il est clair qu'il a été la source qui a alimenté le memorandum pondu par les braillards du RNDDH. Mais, il a gardé des tranches d'informations pour lesquelles il devra sûrement répondre de ses mobiles. Par exemple, des policiers proches du directeur général de la PNH, continuent à travailler pour le groupe Brandt. Tel, le policier Mackenzie Jean Robert, cousin de la femme de Godson Aurélus, qui a été entendu puis relâché, pour les mêmes causes que Phébé et les quatre autre policiers qui croupissent actuellement au Pénitencier National. Tel encore, l'inspecteur Bob Alexis, l'actuel chef de sécurité de Godson Aurélus, depuis la DCPJ jusqu'à la direction générale de la PNH. Donc, Réginald Delva choisit ceux qu'il doit envoyer en prison et offrir leurs noms gratuitement à la vindicte publique. Quel seraient les liens éventuels de l'inspecteur Bob Alexis avec le gang de Clifford Brandt? A-t-on questionné Godson Aurélus sur ses liens éventuels avec Clifford Brandt, vu qu'avant de se faire enroller à la PNH, l'actuel directeur de la la police travaillait comme compatable pour le Groupe Brandt. Quelle est la marque du véhicule que roule la femme de Godson Aurélus? Mazda? Quid des maillots de la DCPJ et de la DEA trouvés lors des fouilles dans l'une des maisons dans lesquelles opérait le gang de Clifford Brandt?
Un règlement de compte politique?
Marc Arthur Phébé est victime d'un règlement de compte politique. Malheureusement, le systême judiciaire haïtien sert de cadre pour tenter de donner une coloration juridique à ce complot politique. Pourquoi? Si, dans le cadre du dossier Clifford Brandt, le nom du commandant de la Cat Team est associé à Michel Martelly que plusieurs articles et reportages n'ont jamais râté l'occasion de souligner qu'il est son bon ami, j'ose comprendre que Phébé est pris entre deux feux. A l'intérieur du Palais National et dans le camp des "bandits légaux", il est pris pour un intrus. En effet, ayant servi, je le répète, "sans histoire", depuis 1996 sous les présidents Préval, Aristide, la parenthèse Boniface, Preval II, les amis "pétion-villois" de Martelly l'ont souvent collé l'étiquette de "militant lavavas". N'avait-on pas souvent répété dans les parages du Palais que Brandt lui avait octroyé ce contrat parce qu'il contrôlait les Rat pa Kaka de Delmas 2. Lorsque Martelly les rappelle avoir vécu avec Phébé et ses frères à Thor 10, Carrefour, des années avant de devenir Sweet Micky, il est aisé de comprendre cet acharnement contre ce "policier sans histoire", son lynchage dans les media à l'aide de fuites orchestrées par Réginald Delva, allumant dangereusement une opinion publique, dans le sens où la justice hésite à dire le mot du droit, quoique certaines personnes incriminées dan ce dossier l'ont été méchamment, sans aucune preuve.
Des accusations à la légère et sans accompagnement de preuves
Relisons les neuf chefs d'accusation. 1) Enlèvement et sequestration contre rançon; 2) traffic illégal d'armes à feu; 3) faux et usage de faux; 4) usurpation de titre; 5) association de malfaiteurs; 6) détention illégale d'armes de guerre; 7) enrichissement illicite; 8) blanchiment d'argent; 9) menaces de mort. Comment la DCPJ ou un commissaire du gouvernement pourra-t-il prouver que le policier Jacques Darly Michelais pourrait supporter pareilles accusations quand sa femme dort sous une tente depuis le 12 Janvier 2010? Comment pourrait-on prouver que tel autre policier est un malfaiteur, alors que sa femme est tenancière d'un petit commerce de manje kuit dans une rue de la ville? Où sont les preuves de complicité?
La légèreté avec laquelle ces chefs d'accusation ont été dressés contre Phébé et les quatres policiers relèvent d'une maladresse coupable de la part d'un Secrétaire d'Etat qui, orgasmant son pouvoir, a saboté son propre président. Pour le plaisir de ce clan qui attend de terminer "constitutionnellement" le mandat de cinq ans de Martelly.
Norluck Dorange/journaliste
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