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La POHDH et la SOFA constatent que la liberté de la presse est en danger en Haïti

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La Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) et la Solidarité Fanm Ayisyèn (SOFA) croient que la liberté d'expression et de la presse est en danger en Haïti, suite à la fermeture de la radio communautaire Voix Claudy Museau (VKM) aux Cayes le 9 novembre dernier et les actes d'intimidations et d'hostilité à l'encontre de certains Journalistes et médias indépendants depuis l'accession de Monsieur Michel Joseph MARTELLY au Pouvoir.

En effet, la POHDH et la SOFA ont appris que la Justice sur la demande du Conseil National des Télécommunications (CONATEL) a ordonné la fermeture de la radio communautaire Voix Claudy Museau (VKM) parce qu'elle ne répond pas aux critères de fonctionnements (licence) exigés par l'Etat Haïtien. Alors qu'il n'existe pas une loi règlementant les radios communautaires en Haïti. Cependant, VKM est la cible du CONATEL pour le moment. Cette station de radio a subi toutes formes de persécutions. Cinq (5) mois avant sa fermeture, le CONATEL a changé sa fréquence en 96.5.

Alors qu'elle émettait sur le 96.3 depuis son existence en 1995. Donc, tout porte à croire que le Gouvernement a décidé de sceller la radio parce que sa ligne et le service qu'elle fournit à la population du Sud dérangent le fonctionnement d'un secteur bien déterminé de la vie nationale.

Il est à signaler que la Société d'Animation et de Communication Sociale (SAKS), l'Institution Haïtienne qui appuie le fonctionnement des radios communautaires, a déposé une proposition de loi depuis 2008 au Parlement Haïtien en vu de régulariser le fonctionnement des radios communautaires. Cette proposition est actuellement devant la 49éme législature.

De plus, en dehors de cette démarche, la SAKS a adressé plusieurs correspondances aux différents Responsables du CONATEL et du Ministère de la Communication afin d'avoir une autorisation de fonctionnement en attendant que le Parlement décide de voter la proposition de loi, mais ils n'ont donné aucune suite à ses démarches. S'agit-il d'une manœuvre visant à freiner la libre circulation de l'information et la liberté d'expression ?

La Plate-forme et la SOFA dénoncent cette forme de persécution qui risque d'entraver le travail tant important qu'effectue les médias communautaires qui sont plus d'une quarantaine (40) dans le pays. Car, ils ne pourront pas avoir de licence si le Parlement ne vote pas la proposition de loi visant à les régulariser. Le fonctionnement des medias communautaires ne peut pas être considérer comme étant illégal s'il n'existe pas une loi régularisant leur fonctionnement. Il ne peut pas avoir d'infraction sans l'existence d'une loi.

Les organisations signataires tiennent à rappeler à l'Etat haïtien que la privation de la population du Droit à l'information est une atteinte grave aux droits Humains. Le droit à l'information est un droit fondamental. Il est connexe aux droits à la Liberté d'expression et à la Liberté de la presse.

Ce droit est garanti par la Constitution Haïtienne de 1987 en son article 28 et l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme. Le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques précise que le droit à la liberté d'expression comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations. Voilà pourquoi les militants et militantes haïtiens/nes ont lutté durant les années 85 et 86 pour reconquérir cette liberté qui a été bafouée par le régime Duvaliériste.

Cependant, vingt six (26) ans après cette conquête, la Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) et la Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA) constatent que la liberté d'expression et de la presse est de nouveau menacée. Et, tiennent à rappeler à la population Haïtienne qu'il n'existe pas de société démocratique en dehors d'une presse libre et indépendante.

En ce sens la POHDH et la SOFA exigent au Conseil National des Télécommunications (CONATEL) de :

Mettre un terme aux mesures jugées arbitraires et illégales à l'encontre des radios communautaires en attendant que le Parlement Haïtien puisse se prononcer sur leurs statuts ;

Procéder à la réouverture de la Radio ''Voix Claudy Museau'' dans un meilleur délai ;

Donner une autorisation de fonctionnement à toutes les radios communautaires tel que souhaité par les populations qu'elles desservent, ainsi que d'autres secteurs organisés de la vie Nationale.

Photo: Frantz Etienne

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