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Les évêques pointent la mauvaise gouvernance

A l'approche des fêtes de fin d'année, la Conférence épiscopale d'Haïti a délivré un message ce vendredi 30 novembre 2012. Dans un message liant prédication et analyse, les prélats ont placé leur mot.

D'une sobriété conforme à leur sacerdoce, les évêques catholiques d'Haïti, réunis à l'Université Notre-Dame d'Haïti, ont fait le point sur la situation sociale, économique et politique du pays. Leur conclusion est grave : la pauvreté est grandissante, la cherté de la vie ne connaît pas de répit, l'insécurité alimentaire sociale, politique, psychologique et physique gangrène d'une manière ou d'une autre toutes les couches de la population. « Cet état de choses résulte de la mauvaise gouvernance dans laquelle le pays s'est embourbé, affirme Mgr Chibly Langlois, président de la conférence. Il nous faut renverser la tendance par la tolérance, la foi et la concertation ».

« Il y a eu un certain progrès au cours de cette année, a reconnu le prélat dans son bilan. Mais les difficiles conditions de chômage et de misère ont vite dilué ces efforts. » De fait, l'on se souviendra plus de la dégradation du vivre-ensemble, de l'environnement, de la déliquescence des valeurs et de la peur de l'avenir qui auront marqué l'année que du peu de progrès en infrastructure réalisé durant cette année.

« Jésus est né comme un enfant pour nous apprendre à grandir en âge et en sagesse, rappelle-t-il. Mais la société haïtienne, quant à elle, s'éloigne de cette voie royale. Nous devons nous engager à accueillir la lumière de l'Emmanuel en vue de reconstruire et de remettre en valeur le patrimoine de l'Eglise et du pays tout entier endommagé par les catastrophes naturelles de ces trois dernières années. »

Aux côtés de ses pairs, Mgr Langlois a, en outre, vanté le rôle majeur sinon décisif de l'Eglise catholique dans la vie politique haïtienne tout au long de l'année. Il estime que la médiation assurée à plusieurs reprises, dans les conflits entre les pouvoirs exécutif et législatif par la plateforme « Religion pour la paix », conduite par Mgr Pierre André Dumas, a été un plein succès.

Très affectée par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, l'Eglise catholique en Haïti a fait de la reconstruction de ses écoles détruites, sa première priorité. Le message de la Conférence épiscopale d'Haïti a été donné une semaine après la visite du chef de l'Etat, Michel Joseph Martelly au Saint-Siège.

Dumas Maçon
Source:Le Nouvelliste

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