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La police disperse une manif étudiante contre l'assassinat de Damaël D'Haïti, arrêt de travail mardi à l'UEH

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Des tirs de sommation et des grenades lacrymogènes ont permis aux agents de la PNH et aux casques bleus de neutraliser plusieurs centaines d'étudiants qui laissaient éclater leur colère 48 heures a

près la mort de leur camarade que le policier Macéus Pierre-Paul aurait abattu en pleine fête universitaire

Des agents de la Police Nationale et de la mission onusienne (MINUSTAH) ont eu recours lundi au gaz lacrymogène et à des coups de feu en l'air pour mettre fin prématurément à une manifestation de plusieurs centaines d'étudiants hostiles à la PNH et au pouvoir qui protestaient contre l'assassinat samedi soir d'un de leurs camarades par un policier en civil.

Selon divers témoignages, Macéus Pierre-Paul aurait abattu Damaël D'Haïti d'une balle à la tête dans l'enceinte même de la Faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) où se déroulait la traditionnelle fête d'intégration autrefois appelée fête des bleus.

Etudiant finissant en sciences économiques, le jeune homme âgé d'environ 23 ans étudiait parallèlement l'agronomie à l'Université épiscopale d'Haïti.

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Avant d'être dispersés, les manifestants avaient paralysé la circulation à la mi-journée dans le centre de Port-au-Prince en érigeant des barricades de pneus enflammés notamment devant les facultés de droit, de médecine et d'ethnologie et à l'avenue Christophe, dans la zone de Carrefour Ti Four.

Brandissant des pancartes et scandant des slogans pour réclamer justice et pointer du doigt la police dans la disparition brutale de leur camarade, les protestataires ont laissé entendre que des agents de la PNH auraient pour mission de protéger les kidnappeurs et d'éliminer les étudiants opposés au régime de Michel Martelly.

Le Conseil exécutif de l'Université d'Etat d'Haïti a fermement condamné le meurtre de l'étudiant Damaël D'Haïti et annoncé un arrêt de travail mardi dans les onze entités de l'UEH en protestation contre cet acte révoltant commis dans l'espace universitaire, inviolable, selon la constitution.

Lors d'une conférence de presse en compagnie du représentant des étudiants au conseil de l'université, le recteur Jean Vernet Henry a exigé que le présumé meurtrier soit jugé et puni conformément à la loi et annoncé le renforcement des contrôles d'identité dans les différentes facultés afin d'éviter la répétition de pareils incidents.

Le recteur de l'Université épiscopale, Lucien Bernard, et le Sénateur Mélius Hyppolite ont aussi énergiquement condamné l'attitude criminelle de l'agent de l'ordre.

Pour sa part, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Lucmane Délile, a lancé un appel au calme aux manifestants tout en assurant que justice sera rendue à la victime. Leader étudiant lors du mouvement GNB ayant contribué, en 2004, au renversement du Président d'alors, Jean-Bertrand Aristide, le chef du parquet précise que l'action publique a été mise en mouvement contre Macéus Pierre-Paul.

L'agent de l'Administration pénitentiaire nationale (APENA), qui serait également étudiant à la Faculté des sciences humaines, aurait nié toute responsabilité dans la mort de l'étudiant, selon les éléments d'information ayant filtré du premier interrogatoire qu'il a subi.

Source: Radio Kiskeya
Publié le lundi 12 novembre 2012
Photo: Frantz Etienne

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