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L’économie haïtienne , est en train de se contracter dixit Kesner Pharel: 131 milliards, 126 milliards, 118 milliards.

Roro Pharel economiste touthaiti

Dans une intervention de l'économiste Kesner Pharel sur Magick 9 dont un compte-rendu a été publié par le nouvelliste, la nouvelle essentielle est que Malgré les belles fleurs bourrées d' épines de la FMI et la propagande du regime Martelly/ Lamothe " L'économie haïtienne, est en train de se contracter " avec la baisse des trois dernières enveloppes budgétaires : 131 milliards, 126 milliards, 118 milliards et la tendance sera maintenue pour l'exercice 2014-2015.

Dans cette perspective tout Haiti vous invite a prendre connaissance du compte-rendu.

Le champagne restera dans le sceau après les bonnes notes du FMI

Pour l'économiste Kesner Pharel, la bouteille de champagne restera dans le seau à glace après les « bonnes notes » du FMI à l'économie haïtienne et au « gouvernement qui a pu solidement ancrer la stabilité macroéconomique et accomplir des progrès significatifs dans la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires ». « Il faut relativiser cette bonne note dans la mesure où le FMI se concentre sur la partie financière de l'économie », affirme Kesner Pharel sur Magik 9 ce jeudi 29 mai 2014. « C'est une bonne chose qu'il Il n'y ait pas de dérapage sur plan le financier, mais au niveau de l'économie réelle, il y a beaucoup à faire », explique-t-il.

« L'économie haïtienne, souligne Kesner Pharel, est en train de se contracter ». L'économiste avance la baisse des trois dernières enveloppes budgétaires : 131 milliards, 126 milliards, 118 milliards. Pour l'exercice 2014-2015, la tendance sera maintenue. Les recettes fiscales internes, 50 milliards de gourdes pour cet exercice, sont insuffisantes, explique Kesner Pharel, qui a noté également que la dette externe d'Haïti touche les 2 milliards de dollars us en moins de dix ans, après son annulation à un montant égal à ce qu'il est aujourd'hui.

Alors que le revenu per capita est de moins de 1000 dollars us, la population accroît, ajoute Kesner Pharel. Dans ces conditions, et avec un taux de croissance du PIB qui n'est pas à deux chiffres, Haïti s'installe durablement dans la pauvreté. « Nous avons besoin d'une conférence sur l'économie et la finance dans ce pays », appelle le chroniqueur économique. Il faut améliorer les mécanismes de perception des recettes et une meilleure gestion de celles-ci. Kesner Pharel égratigne dans la foulée l'administration Martelly-Lamothe qui fait beaucoup de promesses, sans avoir les moyens, les ressources financières pour les honorer. Il faut que le pays crée les conditions pour produire des biens et services, attirer les investissements directs étrangers.

Pour cette année 2014, le déficit de la balance commerciale risque de se creuser davantage.

Le niveau d'importation avoisinera, selon une note de conjoncture de la BRH, 4 milliards de dollars us contre moins de 1 milliard de dollars d'exportation. Pour Kesner Pharel, le secteur des affaires, trop timoré, ne prend « pas assez ses responsabilités ». Il faut promouvoir « l'esprit collectif », « non seulement la valeur ajoutée, mais aussi et surtout la valeur partagée ». « Il faut un leadership d'affaires qui voit les intérêts communs de la nation », souligne l'économiste Kesner Pharel, patron du Group Croissance. Des institutions fortes et fonctionnelles sont indispensables à ce sursaut dans ce pays très fragile, malgré un taux d'inflation historiquement bas, 3,2 % en mars 2014. Ce taux d'inflation est en déphasage avec la réalité des ménages en Haïti où le taux de chômage est très élevé.

L'économiste a renvoyé dans les cordes ceux qui auraient souhaité que le pays fasse un « déficit budgétaire pour financer la production ».

Dans l'état actuel des choses, rien n'indique que cela ne financerait pas au bout du compte l'importation et aggraverait encore plus le déficit de la balance commerciale. Ce déficit jumeau rendrait la situation encore plus compliquée. La stabilité macroéconomique qu'impose le FMI est une bonne chose. Maintenant, il revient à Haïti, de manière souveraine, de faire ce qu'il faut pour produire, créer la croissance de son économie.

Le FMI, gendarme du monde en matière de finances publiques, a donné de bonnes notes à l'économie haïtienne. En substance, le FMI a estimé, au terme d'une récente mission menée en Haïti, que le gouvernement a pu solidement ancrer la stabilité macroéconomique et a accompli des progrès significatifs dans la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires.

L'inflation, 3,2 % en mars, est très largement contenue,de même que la dépréciation de la gourde. Le billet vert se vend à 45,62 gdes contre 45,27 à l'achat. Le niveau des réserves internationales demeure satisfaisant, les dispositions nécessaires pour limiter les risques ayant été prises.

Il n'en fallait pas plus, dans ce contexte-post bévue du chef de l'Etat, Michel Martelly, qui avait affirmé que les caisses de l'Etat sont vides, pour mettre du baume au cœur de certains joueurs de l'équipe Tèt Kale. Ceux-là ne mettent pas nécessairement en avant ce petit grain de sable dans la machine, cette information qui invite à prendre ce carnet du FMI avec ses nuances : les prévisions de croissance de 4 % ont été revues à la baisse pour s'établir à 3.5 %. pour le moment.

Roberson Alphonse
Source: Le Nouvelliste

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