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Port-au-Prince figure dans l'avant dernière place du classement sur les conditions de vie dans les capitales du monde

port-au-prince-rue macajouxVue de la rue Macajoux Photo: Moranvil Mercidieu

Twou manti pa fon !

Quelque soit le degré de propagande du régime Néo-Duvaliériste de Martelly-Lamothe cela n'empêchera pas aux observateurs objectifs de présenter la situation du pays telle qu'elle  et non au prisme mensonger de la réalité virtuelle et fantasmagorique des apprentis dictateurs qui nous dirigent.

Mercer  groupe classement-port-au-Prince-2014
Source: http://www.mercer.com/press-releases/quality-of-living-report-2014

Peut on faire visiter Port-au-Prince à des touristes étrangers?

Les choix d'investissements du régime sont fondamentalement erronés du fait qu'ils ratent la cible: le bien-être du peuple haïtien. En réalité l'objectif d'un gouvernement doit être le bien-être de sa population et non la satisfaction des intérêts d'une minorité. Il faut d'abord reconnaitre que les haïtiens sont des êtres humains et qu'il est inacceptable qu'ils vivent dans des conditions qui rappellent celle des animaux. C'est ce choix de satisfaire les besoins des haïtiens d'abord qui doit guider les décisions gouvernementales et la création des conditions pour un pays ou une capitale ou il fait bon de vivre. Puis viendront les touristes comme par enchantement.

Tout Haiti vous invite à lire le texte plus bas de Louis-Joseph Olivier

L'Etat absent du centre-ville de Port-au-Prince

port-au-prince-rue du centreLa rue du Centre ce 2 avril Photo: Moranvil Mercidieu

Port-au-Prince figure dans l'avant dernière place du classement sur les conditions de vie dans les capitales du monde. Une petite visite au centre-ville peut bien justifier la place occupée par la capitale haïtienne dans le classement de Mercer Groupe. L'insalubrité, le niveau de la dégradation de l'environnement, l'état de délabrement écoeurant des infrastructures publiques aggravent la situation d'une capitale meurtrie par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Port-au-Prince présente le visage d'une ville en lambeaux, abandonnée par les autorités des différents pouvoirs publics.

Il est midi en ce mardi du mois d'avril, les activités commerciales vont bon train au boulevard Jean-Jacques Dessalines. Mais l'on pourrait se demander ce qu'a fait l'empereur pour que ce boulevard qui porte son nom se retrouve dans cet état d'insalubrité révoltant. Cette grande rue qui traverse le cœur de la capitale est envahie par les petits détaillants, dans un environnement anarchique qui porte encore les cicatrices du tremblement de terre. A mesure qu'on s'approche du Portail Léogâne, on a l'impression de franchir une zone de non-droit.

port-au-prince-rue marche-croix-des-bossalesPrès du marché de la Croix-des-bossales, au Boulevard Harry Truman Photo: Moranvil Mercidieu

La situation est pire au boulevard Harry Truman. Si les travaux de réaménagement ont donné un nouveau visage à cette route au niveau de la place du Bicentenaire, près du local de la Primature, le constat est alarmant à mesure qu'on se rapproche du nouveau local du Parlement, à l'image de cette pile d'immondices placée juste en face. Des détritus délimitent les deux côtés de la route où les petits détaillants font aussi leurs besoins physiologiques à ciel ouvert.

La rue du Magasin de l'Etat, qui regroupait jadis des grands centres commerciaux de la capital, est aujourd'hui habitée par les garagistes et les marchands de nourriture. Les ruines des bâtiments sévèrement endommagés par le tremblement de terre sont encore debout. Difficile de croire qu'on est au cœur d'une capitale en traversant l'intersection des rues du Magasin de l'Etat et des Miracles. Après la pluie de la nuit du 31 mars, un véritable étang s'est formé à la rue Bonne-Foi, à l'intersection où se situe l'ancien local de la Banque de l'union haïtienne.

La plupart des rues de Port-au-Prince sont transformées en garages. C'est le constat entre la rue des Casernes et la rue du Quai. Des carcasses de voiture jonchent à longueur de journée les trottoirs où les mécaniciens interviennent à même la chaussée et la circulation des automobiles devient souvent impossible. Certaines rues comme la rue du Centre sont coupées à la circulation automobile dans certains endroits. Les marchands se font passer pour les seuls maîtres des lieux en installant leurs tréteaux sur la chaussée.

Mais au cœur de Port-au-Prince, rien n'est plus flagrant que l'abandon des lieux par les décideurs. Depuis le tremblement de terre du 12 janvier, aucun projet de réparation et de reconstruction des infrastructures publiques n'a jusque-là été entrepris. La plupart des routes sont toujours défoncées. Les travaux de canalisation bannis au cœur de la ville. Les restes d'un grand nombre de bâtiments détruits par le séisme sont encore visibles. Le courant électrique n'est pas encore rétabli dans des secteurs du centre de la capitale. Ce qui cause de grandes inquiétudes à ceux qui aimeraient reprendre leurs activités commerciales au bas de la ville.

Les principaux centres commerciaux ont laissé le centre-ville pour s'établir à Pétion-ville. Le gouvernement semble visiblement suivre les commerçants. Si beaucoup d'investissements ont été réalisés à Pétion-ville, le centre-ville peine à recevoir les premières pierres des projets de construction qui ne manquent pas à Port-au-Prince.

Les rares initiatives gouvernementales concernant la reconstruction du centre-ville viennent du Comité interministériel pour l'aménagement du territoire (CIAT). Le CIAT multiple rencontres sur rencontres au sujet de la reconstruction du centre-ville, mais jusque-là rien de concret n'est encore fait au bas de la ville. En lieu et place des règles d'uniformité rendues publiques par le CIAT en mai 2012 relatives à la construction du nouveau centre-ville, c'est l'anarchie, l'insalubrité et la dégradation environnementale qui sont les règles au cœur de la capitale haïtienne.

Louis-Joseph Olivier
Photo: Moranvil Mercidieu
Source: Le Nouvelliste

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