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Haïti-Écotourisme : Pour la promotion de l’écotourisme et de la production sur l’île

Tout-Haiti-Facebook-profilLa Fondation dominicaine science et art (Fca, en espagnol) annonce la tenue de la 16e foire écotouristique et de production du 18 au 28 octobre 2012 à San Juan de la Maguana en République dominicaine.

Placée sous le thème « pour une municipalité écotouristique et culturelle », elle se tiendra en prélude à la 5e édition de la « Foire binationale écotouristique et de production » que recevra la commune de Savanette, indiquent les organisateurs au cours d'une conférence de presse le 11 octobre.

« Expositions de produits, services, projets et activités ; conférences et ateliers scientifico-culturels ; présentations artistico-culturelles ; sports et excursions » seront les principales attractions de la foire.

Considérée par les organisateurs comme « un hymne à la nature pour le développement humain et la solidarité des peuples », cette 16e foire reçoit le partenariat de la fondation pour le développement du tourisme alternatif en Haïti (Fondtah) et Sant Pon Ayiti (Spa).

La République fédérale d'Allemagne est l'invitée d'honneur de cette édition de la foire nationale dominicaine mais avec une forte participation haïtienne.

« L'Allemagne nous nourrira de l'expérience acquise pour développer une des économies vertes les plus renommées du monde », justifie Jacqueline Boin, présidente de la Fca et responsable programme scientifique.

Parmi les invités spéciaux on retrouve notamment les départements du Centre, de l'Ouest et de l'Artibonite de la République d'Haïti. L'organisation mexicaine Tianguis Indigena et l'institution Oxfam Québec figurent aussi sur la liste.

Le gouvernement haïtien semble accorder une grande importance à cette foire précédant la binationale en créant un « comité interministériel à sa préparation ».

Il est formé des ministères de la culture, de la communication, du tourisme, des affaires sociales, de l'environnement et de l'agriculture. « Plus d'une dizaine de stands d'exposition sont réservés à ces ministères pour exposer Haïti des points de vue scientifique, culturel et artistique » informe Boin.

Et la solidarité des peuples ?

Prêchant la recherche de la paix, de la solidarité, de la fraternité et du respect mutuel, le prêtre Yves Edmond du Sant Pon voit la foire tour à tour comme « un outil de rapprochement, une université libre où sont posés les grands problèmes de l'île, un lieu d'expérimentation de l'écotourisme ».

L'ancien ambassadeur de la république dominicaine en Haïti (2004- 2009), José Serulle Ramia, et coordonnateur général de la foire, présent sur la table de conférence souligne aux Haïtiens et Haïtiennes avec toute sa dextérité diplomatique, qu'ils constituent un casse-tête pour leurs voisins.

« Le bien-être du peuple haïtien est cela qui va rendre véritablement heureux le peuple dominicain. Si le peuple haïtien ne se développe [sic] pas, nous ne serons jamais heureux comme peuple. Et vice versa » martèle-t-il.

Alors qu'il argue que la foire ne cache pas d' « intérêts démagogiques », Serulle Ramia n'a pas raté l'occasion d'exhiber sur un ton frôlant l'arrogance le leadership dominicain sur l'île.

« Il faut construire des routes écotouristiques partout au niveau de la frontière. Et c'est notre tâche. Et nous allons le faire. Nous allons le faire avec votre participation » lance-t-il.

Un tel discours ne risque t-il pas de faire ombrage à cet objectif des foires nationale et binationale de « démontrer que le maintien des rapports harmonieux entre Haïti et la République Dominicaine non seulement renforcent l'esprit de solidarité entre les deux peuples, sinon que cela contribue au développement de chacun des pays » ?

Depuis l'année 1997, la Fondation Science et Art organise ces foires écotouristiques et de production nationales et binationales.

En tout cas, cette 16e est particulière vu son ambition d' « ébaucher le plan de la première étape d'une route écotouristique binationale qui débute et se termine à San Juan, mais fait la boucle à Savanette, en territoire haïtien ».

Ceci n'est pas pour déplaire à la députée de Savanette qui considère sa commune comme un « paradis négligé ».

Source: Alter Presse