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Haïti – USA : Les Etats-Unis mon pays, Haïti ma patrie

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Beaucoup d'Haïtiens une fois établis aux Etats-Unis hésitent de regagner leur pays. Pour ces compatriotes, l'insécurité, l'instabilité politique, la vie chère et la jalousie dont certains ont été victimes ne les encouragent pas à regagner Haïti. Notre correspondant aux Etats-Unis a recueilli les témoignages de quelques-uns d'entre eux. (Reportage)

A cause de la situation sociopolitique et économique qui se dégrade en Haïti, le nombre d'immigrants haïtiens aux Etats-Unis ne cesse d'augmenter. Ils sont nombreux à fuir l'insécurité, la vie chère et viennent sur le sol américain pour y tenter leur chance.

Aussi, des jeunes haïtiens qui terminent leurs études aux USA décident de rester dans ce pays pour y travailler. La politique des USA en matière d'immigration est flexible, car elle permet parfois à ceux qui terminent leurs études de convertir leurs visas d'étudiants en d'autres formes de permis de séjour.

"Je suis arrivé ici aux USA en 2004 pour les études, une fois terminé, j'allais regagner mon pays, mais mes parents et amis m'ont conseillé d'y rester vue la situation socio-économique d'Haïti, j'ai réfléchi et j'ai décidé d'y rester, je ne voulais pas vraiment me faire kidnapper", a témoigné Jean Marcel, ancien étudiant au Brevard Community College à Palm Bay (Floride).

"Les Etats-Unis où j'habite actuellement est considéré comme mon pays et Haïti où j'ai grandi et appris la vie est ma patrie, mon esprit est toujours là-bas, je garde encore beaucoup de souvenirs", a-t-il poursuivi.

De nos jours, le jeune haïtien une fois ses études secondaires terminées est presque préparé pour vivre et travailler en occident au lieu de vivre dans son propre pays.

Ceux qui ont étudié en Haïti connait davantage les langues et les cultures des pays occidentaux que celles du pays. Demande à un jeune qui est Carole Demesmin ou Jean-Claude Martinau, surement il ne les connait pas, mais il connait très bien les musiques de Tina Turner ou plus récemment de Beyonce Knowles.

Moise est haïtien. Il est installé à Colora depuis trois ans, avec déjà un bon niveau d'anglais et une formation en comptabilité, Moise a vite trouvé une place de comptable dans un hôtel. Il avoue qu'il est resté plusieurs mois sans voir d'autres compatriotes car la communauté haïtienne est très petite à Colora : "Les Haïtiens choisissent plutôt les grandes villes comme New-York, Boston, ou Miami".

Comme les Etats-Unis ne reconnaissent pas à cent pour cent les diplômes haïtiens, Moise partage son temps entre son travail et l'école. Son objectif est d'acquérir la nationalité américaine d'ici trois ans. "En étant haïtien, je ne peux pas voyager librement. Etre Américain, c'est être libre. Vous n'avez plus de problème de visas", soutient-il.

Bon nombre d'entre eux détiennent également un diplôme de licence. Cela veut dire qu'Haïti perd chaque année une bonne partie de ses experts, professionnels et cadres qui pouvaient contribuer à reconstruire le pays ravagé par le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

"Il existe des experts et cadres d'origine haïtienne qui contribuent efficacement au développement des États-Unis dans des domaines différents", a commenté à ce sujet, Liliana Guitierez, Entrepreneur à Fort-Lauderdale.

"Ils sont vraiment de gros salariés, mais je ne pense pas qu'ils vont retourner en Haïti pour vivre et même avoir une entreprise après leur carrière, car les nouvelles en provenance de ce pays sont parfois choquantes, la situation n'a pas trop changé du point de vue sécuritaire dans ce petit coin de terre des Caraïbes. " a-t-elle-expliqué à HPN.

Il serait préférable que le jeune haïtien qui quitte son pays pour étudier, en profite pour apprendre comment les Américains organisent leurs pays. Une fois de retour, il pourra montrer et démontrer aux autres qui n'ont pas eu la chance de voyager les nouvelles manières de faire les choses et de réorganiser le pays avec des idées nouvelles.

Frantz Alcéma (USA)
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