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A Jean Mino Paul, mon frère poète!

sainnecharles-claude"Qui ne gueule pas la vérité quand il sait la vérité se fait le complice des menteurs"
    Charles Péguy

 Jean Mino Paul, mon frère poète!

Je te salue au nom de la poésie qui signifie la vie de chacun de nous, poète.

Pour commencer, le mot ''attaque'' que tu as utilise à mon égard pour qualifier ma position qui soutient une cause juste attire beaucoup mon attention. D'ailleurs, parmi tous ce que tu m'avais dit c'est le seul qui me concerne vraiment.

Tu soutiens avec opiniâtreté que j'attaque ces prélats de la littérature haïtienne dans les journaux. Ce qui me laisse à entendre que cette attaque soit vide de raison. Tu ne peux pas m'empêcher de le comprendre ainsi, plus d'une vague d'insultes et d'injures ont suivi mes deux articles: Contre l'impertinence Casterienne et Trouillotienne et A vous les écrivains, les poètes, les artistes de la cour du Roi, spécialement Francketienne et Castera, soutenant que mes articles ne sont que des balivernes, et partout où l'on me trouve on me traite de sale menteur! Ce sont de véritables idolâtres à qui on ne peut pas faire entendre raison, en dépit de la façon dont leurs Dieux les insultent.
Toi, dans tes propos tu t'es montré poli, affichant un air naïf laissant croire que tu ignores ce qui se passe dans notre milieu littéraire- bien que ce ne soit pas vrai!- Ces faits on peut prétendre, tout simplement, les 'ignorer pour ne pas assumer sa responsabilité littéraire. Assumer un tel comportement lâche c'est justifier le propos de Georges Castera qui a dit, dans un colloque sur la littérature haïtienne qui a eu lieu à la Citadelle Laferrière, que les jeunes de nos jours ne peuvent pas bander.

Editeur de ton état, comment peux-tu embrasser une telle carrière: publier les productions littéraires, en ignorant les problèmes qui bouleversent le milieu littéraire?

L'instinct de survie peut te forcer à accepter la réalité telle quelle, (parce que celle- ci est une jungle où ce sont les prétendus plus fort qui font la loi) mais l'instinct de survie n'est pas la seule loi qui régit la nature humaine. Il y a aussi l'instinct conscient de la résistance, l'instinct conscient du changement celle qui remplit les veines de l'homme d'orgueil, de personnalité, de caractère, de courage de changer l'impureté en pureté, peu importe ce que vaut le prix. Un bon poète, un bon créateur, un bon artiste ne peut pas être un bon conformiste ce serait trahir sa nature!

Quand l'homme choisit l'instinct de survie, c'est-à-dire de se plier sous le poids chauffé à blanc de l'oppression au lieu de changer l'invivable en vivable saches que son système défensif est atteint par la défaillance résignée. Lorsque le mensonge est tiré à quatre épingles et se présente devant la scène comme un grand orateur, si l'on ne s'arroge pas le droit de le déshabiller le véritable menteur sera celui qui ne gueule pas la vérité et celui qui professe le mensonge sera, en retour, par suffrage universel, le prophète de la vérité.

Franchement, je me sens mal dans ma peau de faire partie d'une génération qui vend son droit de jeunesse, qui piétine sa responsabilité, qui oublie qu'il est le soleil de la littérature et si celle-ci ne donne pas vie c'est parce qu'elle ne brille pas. Quand même je n'ai pas totalement honte, car il y a des jeunes qui osent dire non à cette oligarchie littéraire.

Voilà ce qui suscite mon attaque, Jean Mino Paul, ces messieurs croient tenir le monopole de la littérature haïtienne. Ils disent qu'ils sont le passage inévitable où l'on puisse passer pour faire de la bonne littérature. Quelle arrogance! Ils disent que ceux qui ne les lisent pas ne peuvent pas faire du Castera, du Trouillot...Ils résument la littérature à eux. Ils sont la littérature, disent-ils.

Ouvres tes yeux! Ne vois-tu pas que ce sont les mêmes visages pâles qui se font voir? Comme si ces lots d'écrivains claniques étaient l'unique valeur littéraire haïtienne. Le plus triste encore lorsqu'ils utilisent le mot jeune pour notre génération c'est pour dénigrer leurs travaux littéraires. En retour, pour eux, le mot jeune, lorsqu'il en est fait usage, a une autre signification: Etat d'esprit! Ils sont les jeunes de la littérature haïtienne.

Quelques jeunes poètes figurant parmi eux, dans leur clan, on doit se mettre d'accord la dessus, c'est après avoir beaucoup suppliés qu'ils arrivent à se faire accepter ou dans d'autre cas c'est par pur amitié. Ce processus humiliant pue! Je ne sais pas comment ces jeunes écrivains ont pu accepter d'être consacrés dans l'humiliation pestilentielle.

On ne doit pas accepter cette condition aliénante! Nous ne sommes pas des enfants cette statue en croquemitaine on doit la démonter pièces par pièces. Je n'ai pas la folie d'être poète si être poète c'est avaler ce poison humblement!

Brulons ces idoles nous ne sommes pas des idolâtres!

Édifions une image fraternelle pour la santé de la création!

Tu as bien lu mes articles tu les comprends bien. Je ne viens rien t'apprendre. Par exemple tu sais bien l'histoire du grand assassin, du grand voleur par excellence qu'est Jean Claude Duvalier. Tu sais comment il a démembré le pays, comment il a bu avec voracité le sang de la population. Et tu sais aussi les luttes que les écrivains haïtiens, spécialement Franck et Georges, contre qui je m'en prends, ont menées contre ce régime. Tu sais pertinemment dans quelle condition le prix a été offert, pendant que la famille Duvalierienne est le conseiller de ce gouvernement, à Franck et Georges! Tu sais très bien ce que cela symbolise, n'est ce pas? Je suis sûr que tu ne peux pas prétendre l'ignorer. Le geste de Anthony Phelps te l'a bien démontré, comment les écrivains de la cour du Roi sont malhonnêtes, et méchants. Les mots me manquent pour exprimer ma rage contre cette cruauté de grande portée.

Tu n'es pas naïf frère! Tu comprends parfaitement bien mon attaque, ce n'est pas gratuit! Il ya quelque mois de cela quelques amis poètes m'ont cerné, en blaguant, pour que je demande pardon à Georges Castera. C'était bien entendu de la plaisanterie, au premier abord, mais par la suite leur comportement me révèle que ce n'était pas de la plaisanterie. C'était du sérieux! Ton comportement n'est pas innocent. Tu sais sérieusement ce que tu défends. Il serait mieux de défendre la vraie cause. Ne somnolons nous pas! Réveillons nous pour que la création fleurisse des gerbes de fleurs fraternelles. Ce n'est pas sans raison qu'ils se servent de nous même pour justifier leur existence. Ils sont des gros trous noirs avalant ceux qui sont inconscients volontairement. Ils ne peuvent pas nous avaler tous, car Il y a une fraction qui est consciente.

Ce que je trouve de choquant, c'est le livre poétique de Jean Erian Ludhovick Samson que tu as refusé de publier parce que celle, Denise Bernhardt, qui a contribuée à la distribution massive de mon article, Contre l'impertinence Casterienne et Trouillotienne, A vous les poètes, les écrivains, les artistes médaillés de la cour du Roi, spécialement à Francketienne et à Georges Castera,.a préface son recueil de poèmes et que tu as peur que Trouillot persécute ton édition. Borgella, James (Black Diamond) ont été témoin de cette déclaration, malgré tout tu prétends ne pas avoir fait une telle déclaration.


Un créateur n'est pas un idolâtre! Un créateur n'accepte pas qu'on les opprime! Le sens de son existence s'affirme par la création et la création est transgression, rébellion, résistance. L'art n'est pas neutre, il n'est pas non plus clanique. Il est, l'art (le véritable), fraternel dans l'expression diverse.

Voilà donc la cause, l'attaque dont je défends.

Poétiquement, Claude Sainnécharles.
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A vous les poètes, les écrivains, les artistes médaillés de la cour du Roi, spécialement à Francketienne et à Georges Castera.