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Culture & Société

Solino inondé, les habitants vivent dans le fatras et menacent de gagner les rues

Détails: Catégorie : culture & societe; Publié le jeudi 27 février 2014 15:28

solino-fatra-innondation Des personnes qui sortent de chez eux en traversant les amas de déchets Photo: Moranvil Mercidieu

Solino inondé, les habitants menacent de gagner les rues

Il a fallu quelques minutes de pluie pour que les habitants de Solino vivent mardi soir leur pire cauchemar. Toutes les maisons du quartier « Cité Marc » à la rue Saint-Martin prolongée ont été inondées après quelques gouttes de pluie qui sont tombées sur Port-au-Prince. Mécontents de l'inaction des autorités concernées les habitants ont dressé des barricades, bloquant ainsi la circulation au niveau de la zone.

Il est 11h 12. On est à la Cité Marc (site mak) à la rue Saint-Martin prolongée à quelque cent mètres du marché « Carrefour Péan », zone Solino. Le tableau que présente cette rue est accablant et choquant ce mercredi. Des flaques d'eaux boueuses et pestilentielles, des déchets jonchant la rue à hauteur des maisonnettes, ornent le décor. C'est ce triste et cauchemardesque tableau que nous offre Solino, après les quelques fines pluies qui ont arrosé Port-au-Prince, mardi soir. Cette pluie, qui n'a duré que 15 minutes, a inondé toutes les maisons de ce quartier. « Nous avons passé toute la nuit à évacuer l'eau qui a envahi notre maisonnette », a martelé Armande Félix, une mère de trois enfants, qui, jusqu'à 11 heures du matin, continuait à évacuer l'eau de son taudis.

Encombré de déchets, ce canal est la cause des malheurs de ces gens. Celui-ci, qui n'est jamais curé, a expliqué Junior, bloque la circulation de l'eau et des déchets. Faustin Jimmy, membre de l'Uphpe, Union des progressistes haïtiens pour la protection de l'environnement, a expliqué que le ministère des Travaux publics n'intervient jamais dans cette zone, « même en cas de fort danger comme c'est le cas aujourd'hui », a-t-il dit. « On nous oublie ici », a-t-il lâché avec consternation, soulignant au passage qu'en novembre dernier trois personnes, dont deux enfants, avaient perdu leur vie après une pluie. N'était la vigilance des gens on aurait pu encore enregistrer plus de victimes », a-t-il poursuivi.

« C'est presque toujours la réalité des habitants de cette cité après chaque pluie », a fulminé Jean Jean, qui habite la zone. Sans ambages, il a pointé du doigt l'Etat comme responsable de leur malheur. « L'Etat est irresponsable », a-t-il martelé, donnant comme exemple le mépris du SMCRS, qui a été contacté ce matin par téléphone en vue de curer le canal.

Face à cette situation, les habitants de cette zone menacent de gagner les rues après le déroulement des festivités carnavalesques, prévues les 2, 3 et 4 mars 2014 aux Gonaïves. Leur slogan est clair : «Notre vie doit être plus importante que le plaisir », ont-ils scandé.

Edrid St Juste
Source: Le Nouvelliste

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