Culture & Société

Limbé : Deux Doctrines, Deux Hôpitaux

Limbé : Deux Doctrines, Deux Hôpitaux

Les années 50s ont été le théâtre d'une concurrence inouïe à Limbé. Le pasteur Ludovic Saint Phare (Baptiste) et le père Joseph Le Pévédique (catholique), curé de la paroisse se partagent un objectif hilarant mais payant au centuple: quelle église pourrait compter le plus grand nombre de fideles ?

En effet, pasteur Saint Phare conçoit de doter le village d'un centre hospitalier en vue d'attirer un nombre incalculable d'adeptes. Il a écrit à la Mission Baptiste Internationale et a aussi motivé le gouvernement de Paul Eugene Magloire de son humble projet à fin de bénéficier, de L'Etat, un terrain propice pour la construction. C'est ainsi qu'est né l'Hôpital Le Bon Samaritain du Limbé. Et pour cause, les gens se convertissent par centaine au Baptisme, les croisades évangéliques deviennent un événement quotidien et l'église Saint Pierre du Limbe se vide à grand pas. Victoire pour le baptisme !

A l'inverse, le révérend Le Pévédique, se sentant menacer, prépare une contre-offensive. Le clergé départemental du nord a été hâtivement informé de la réalisation des baptistes du Limbé. Soudain, le projet d'un hôpital parallèle a été perçu comme seul recours pouvant regagner la confiance des villageois. La communauté des Monfortins, sur pied-de-guerre, s'adresse au Vatican pour la collecte de fonds. De plus, les notables du Limbé catholique s'organisent avec foi et propose un terrain à Thamas. Immanquablement, les catholiques ont construit aussi un hôpital digne de nom : L'Hôpital Saint Jean du Limbé.

Voila le résultat probant d'une concurrence religieuse : deux différentes doctrines, deux hôpitaux. Limbe est sorti vainqueur d'un conflit de foi et d'un tapage pour la majorité. Aujourd'hui, Limbe est la seule commune du nord qui peut recenser deux centres hospitaliers.

André Jean-Rony Monestime
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