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Tabula Rasa
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- Publié le mardi 31 mai 2016 02:43
« Martelly est responsable de n’avoir jamais fait d’élections pendant son mandat et d’avoir essayé d’en faire avec des fraudes massives. Martelly est l’ultime responsable de ce qui se passe en Haïti actuellement. Dommage que Martelly n’a pas su laisser autre chose au pays que de sombres souvenirs de carnavals sanglants. »
La commission explique que le nombre de votes zombies (non retraçables à un citoyen vivant) dépasse ceux obtenus par des candidats. La conclusion du rapport de la Commission de vérification se lit ainsi : « Sur la base de ce constat, provenant de l’échantillon analysé, en tenant compte des données manquantes et du déficit de conformité de certains indicateurs de fiabilité du processus, il devient difficile de porter un jugement exhaustif et objectif sur le processus électoral. En conséquence toute appréciation des résultats et du score des candidats devient hasardeux, hypothétique et même imprudent. Puisque le mandat de la présente commission visait à fiabiliser en y portant un jugement de qualité, il est fortement recommandé de reprendre le processus sur des bases plus objectives, plus fiables et plus rigoureuses pour permettre la mise en confiance de tous les acteurs. C’est le seul moyen de garantir l’expression d’un processus électoral crédible, honnête et transparent selon le principe universellement admis : un homme, un vote. » La commission ne passe pas par quatre chemins pour recommander le tabula rasa.
La Commission de vérification propose une solution de sagesse. Il revient aux acteurs politiques de trouver la voie du consensus pour reprendre les élections présidentielles avec le moins de candidats possibles. Ce devrait être le temps des alliances. Le G30 devrait choisir deux ou trois candidats le représentant, le G8 devrait pouvoir se rallier autour d’un candidat qui fait l’unanimité. Dans cette reprise de la présidentielle, si les acteurs étaient objectifs on pouvait avoir au plus un maximum de 10 à 15 candidats, ce qui pouvait éviter l’encombrement qu’on a connu lors du premier tour manqué. On va devoir identifier les coupables de fraudes et les punir comme l’indique la loi électorale. Qu’il s’agit de candidats, partis politiques ou membres du conseil électoral d’Opont, la loi devrait s’appliquer au plus strict. Maintenant, il est question de savoir comment le Conseil Electoral Provisoire de Berlanger va-t-il s’y prendre pour appliquer les recommandations de la commission. Va-t-on vraiment expulser des candidats ? Est-ce que l’on saura vraiment à qui profitait le crime ? Si le CEP ne frappe pas durement les coupables, on peut s’attendre à ce que les récidivistes soient à pied d’œuvre durant les prochaines élections.
De l’ordre républicain, il n’a jamais été question. Il faut mettre l’action publique en mouvement. Le chef de la poursuite pénale a son mot à dire. Maintenant, il faut bien se demander où va-t-on trouver de l’argent pour financer deux autres tours d’élections dans la conjoncture actuelle. Où est-ce que les candidats vont trouver de l’argent pour financer leur campagne électorale à nouveau ? Vu les rumeurs de corruption qui couraient et qui continuent à courir sur l’ancienne équipe au pouvoir : PHTK, on devrait mener un audit sur la gestion de l’administration Martelly pour savoir si des fonds du trésor public ont été utilisés dans la campagne de Jovenel Moise. La Commission de vérification a fait un travail hors pair, mais on est loin de la solution à toutes les questions posées et les suspicions relevées. Si dans ce tohu-bohu, les acteurs politiques ont pu sauver le parlement dans un consensus trouvé en catimini, ils peuvent également s’unir autour d’une même table pour décider de l’avenir du pays en instaurant un climat de paix et de convivialité où les acteurs peuvent prendre des décisions qui ne vont pas à l’encontre du bien commun. Le parlement est quasiment sauvé. Est-ce que l’on va faire des efforts pour déloger les mal élus en son sein. Il revient aux acteurs politiques et au CEP de le déterminer.
Il reste de grands efforts à faire pour convaincre les acteurs politiques du bien-fondé d’une vraie tabula rasa où le dialogue national y serait le point central. Jocelerme Privert doit exploiter ce moment pour présenter des alternatives viables afin de permettre au pays de retrouver sa gloire passée. Je fais confiance à ses multiples conseillers et il devra montrer qu’il est avant tout un homme de consensus. C’est en ces moments difficiles que les vrais leaders s’érigent pour sauver la barque nationale et le mener à bon port. Que les Daly Valet, les Himler Rebu développent leurs stratégies pour permettre à Privert de briller de mille feux et remporter le pari pour Haïti. Tous les regards vont être rivés sur le CEP de Léopold Berlanger qui va devoir se montrer à la hauteur de sa tâche. Que Dieu leur soit en aide. Tôt ou tard, Haïti finira par trouver la voie de la libération nationale et ses fils et filles s’attelleront pour faire d’elle la perle des Antilles comme ce fut d’antan.
Kerlens Tilus 05/30/2016
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