Analyses & Opinions
Haiti: Des mauvais élèves de Machiavel
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- Catégorie : Opinions
- Publié le mercredi 4 septembre 2013 17:20
Le président Michel Joseph Martelly a chaussé ses bottes. La confrontation, une seconde nature chez lui, le pousse à en découdre avec ses adversaires politiques. Ceux de la Chambre des députés, neutralisés sous le poids du bloc PSP, n'ont que leurs bouches pour dénoncer leurs misères dans la presse. Ils ont essuyé des tacles irréguliers, dont le non-décaissement de fonds alloués dans les budgets des deux derniers exercices pour réaliser des projets dans leurs circonscriptions.
Pour le Sénat, Tèt Kale, selon toute vraisemblance, joue la montre avant de "savourer" sa victoire sur des irréductibles, Moïse Jean-Charles en tête. Le deuxième lundi de janvier 2014 avance et on aperçoit, à défaut d'un accord politique pour éviter le dysfonctionnement du Parlement, la persistance des écueils, des pommes de discorde dans le projet de loi électorale en fin d'étude par la commission présidée par le député Kenston Jean Baptiste du PSP (Parlementaires pour la stabilité et le progrès).
L'exécutif, contre la volonté du CTCEP et l'avis d'experts sollicité par le cabinet du président Martelly, veut à tout prix garder les prérogatives de nommer le directeur général du CTCEP. Il veut aussi l'article 245 de ce nouveau texte qui prévoit la fin du mandat d'un autre tiers du Sénat le deuxième lundi de janvier 2014. Danton Léger, député de Léogâne, l'annonce, le dénonce. Mieux, il souligne que les députés de l'opposition, membres de cette commission, envisagent de présenter un autre rapport à l'assemblée des députés. Imbroglio ? Peut-être.
Cependant, avec le PSP, il n'y aura pas d'impasse. Le pronostic est bon. S'il y a séance, le rapport sera voté peut-être avant le 9 septembre, avant le départ en vacances des députés. Au Sénat, ce texte a peu de chance d'être voté. Les superconseillers de la présidence et toute la machine de communication rose, dans ce cas de figure, jetteront fort probablement la « responsabilité du blocage sur le Sénat ». Le hic, c'est que cette étoffe est cousue de fil blanc. Ni les Haïtiens, ni les Blancs ne seraient surpris si ce mauvais scénario sorti tout droit du cerveau des derniers de classe à l'école de Machiavel du pouvoir Tèt Kale se déroulait.
Qu'en est-il de la menace du président du Sénat, Desras Simon Dieuseul, de constater la démission du président Martelly si ce dernier ne se présente pas par-devant l'Assemblée nationale le deuxième lundi de janvier 2014 comme l'exige la Constitution ? Certains mettent leur main à couper qu'il s'agit d'un bluff, comme au poker. Le tic-tac, entre-temps,continue, les tactiques et les coups aussi. Comme aux échecs.
Roberson Alphonse
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