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Des ailes et non des racines...
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- Publié le mardi 26 mars 2013 22:07
Chaque fois que les hommes de l'équipe Tet Kalé reçoivent un affront politique, ils réagissent par des invectives.
Dans le dossier de détournements de fonds publics par la famille présidentielle, dénoncés par les avocats Newton St-Juste et André Michel, ces deux juristes avaient été traités de « petits avocats pauvres ». Après les cartons rouges à MJM et aux vuvuzelas des députés au PM Lamothe, en janvier dernier, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Ralph Théano, avait qualifié les députés de « fils de familles monoparentales et d'orphelins.»
La semaine dernière, après la perte (apparente) d'une majorité sure au futur CT-CEP (Collège Transitoire du Conseil Électoral Permanent), le Conseiller Spécial du président Martelly, de tout blanc vêtu et en tenue de cowboy, a qualifié de manière provocante en se rendant au parlement, Levaillant Louis Jeune, l'ex-président de la chambre basse et Coordonnateur National de l'Inite de « ancien chauffeur de taxis ». Autant dire déjà , si les hommes de ce pouvoir perdent à la fois les votes des juristes, des enfants monoparentaux et des chauffeurs de taxis en Haiti et dans la diaspora et de leurs nombreuses familles en Haïti, cela peut faire mal au pouvoir aux prochaines élections. Elections si y en aura à la fin de l'année. Évidemment. Cela nous pousse de surcroît à poser la question suivante: Et si le but de toutes ces colères animales, c'était pour accaparer férocement des institutions extrêmement importantes, telles Cour de Cassation, CSPJ, CEP et Conseil Constitutionnel, ayant déjà à leur acquis l'Exécutif et il ne leur manque que le parlement d'où l'ultime obligation de contrôler le CEP pour le dernier assaut : le Corps Législatif.
Tout esprit avisé se rappelle en effet que la crise et le retard des élections sénatoriales et locales ont commencé avec l'embauchage des Conseillers Spéciaux Lambert et Latortue. Ils sont en effet les « architectes » de la stratégie du chimérique « Conseil Électoral Permanent » à six (6) membres au lieu de 9 comme l'exige la Constitution amendée.
Le 17 Aout 2012, l'ex-sénateur Lambert n'assurait-il pas: « Le Conseil Électoral Permanent (CEP) a été constitué suivant les prescrits constitutionnels et ce dossier est déjà une affaire classée. Le président Martelly veut tourner la page du CEP et estime que le cap doit être mis maintenant sur la formation du Conseil Constitutionnel ».
Et quatre jours après, dans une adresse à la Nation, M. Martelly confirmait « le Conseil Électoral Permanent est une affaire classée, un défi relevé » et exhortait « le gouvernement à œuvrer en vue de la formation du Conseil Constitutionnel ». Croyant avoir bien joué il avait pourtant mal calculé, d'abord il n'a jamais pu faire « atterrir » son « Conseil Constitutionnel » resté à l'oral à cause des critiques et réactions envers son « CEP » désigné par la malice populaire comme « Conseil Électoral Présidentiel » et après 7 mois presqu'exactement jour pour jour Martelly a du gober ses prédictions en révélant à ses apôtres réunis, en Conseil de ministres du 13 mars 2013, « après la démission constatée et acceptée des 3 premiers membres du CSPJ son CEP réduit à 3 membres était devenu dysfonctionnel donc caduc » et confirmait pour eux « qu'il avait déjà en réaction choisi 3 nouveaux membres pour représenter l'Exécutif, le CSPJ ayant déjà soumis ses 3 nouveaux remplaçants, il n'attendait que la soumission imminente des 3 représentants du parlement pour publier l'arrêté présidentiel donnant naissance au nouveau CT-CEP et le cap était vers les élections, pa gen chemin pa bwa ».
Rappelons que Martelly considérait la formation de ce CEP défunt comme historique. N'avait-il pas déclaré « ma volonté farouche d'œuvrer à l'instauration d'un état de droit l'a emporté sur les considérations politiciennes des uns et des autres, inscrivant sa démarche dans le cadre du changement promis au peuple. » La prochaine étape était la formation du Conseil Constitutionnel tant convoité. N'est-ce pas! Mon oeil. Au bal masqué !
C'est exactement là où le sénateur Lambert et toute la bande à Tet Kalé voulaient arriver, ce serait « el Premio Mayor », « the Mega Millions Jackpot », et la boucle serait bouclée avec le contrôle total de toutes les institutions du pays.
Pour ce faire, il fallait d'abord mettre en place des marionnettes dans des institutions clefs (Cour de Cassation et Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire) et ensuite retarder la publication des amendements juste après l'expiration des mandats du dernier tiers du sénat.
Ce plan avait été concocté quelques jours avant l'installation de Martelly, au moment du vote des amendements. Quand les 10 sénateurs sortants (inquiets pour leur réélection) avaient fabriqué une prolongation illégale de deux (2) ans de leur mandat pour éviter des élections immédiates et l'avaient négocié avec Martelly en échange d'une altération des « amendements proposés » en introduisant frauduleusement la réélection immédiate du président. C'était encore bien joué mais mal calculé. Ce forfait avait été introduit clandestinement et déjà voté dans les amendements le lundi 9 mai 2011 et n'était-ce l'intervention rigoureuse du président Préval -( la bande vidéo existe )- dans la soirée du 9 mai pour stopper ce parjure, on serait le 14 mai 2011 devant un fait accompli avec toutes les conséquences imprévisibles et incontournables que cela impliquerait, très probablement chambardement total pour massacre prémédité à la Charte Mère. Pour contourner leur échec à la dernière minute de la falsification des amendements, il ne restait qu'une seule solution : une mainmise totale sur le Conseil Électoral Permanent par le biais d'une majorité confortable au CSPJ.
Pour y arriver, ces deux pères conscrits {les 2 zailes (L) : Lambert et Latortue} avaient réussi à tromper la confiance et la vigilance de leurs confrères au Sénat en proposant illégalement les noms d'Arnel Alexis Joseph, inéligible constitutionnellement mais totalement soumis à leurs diktats, comme président pour la Cour de Cassation et de deux autres intrus qui n'avaient jamais fait partie de la liste des candidats approuvés par le grand Corps pour siéger à cette même Cour. A noter, le sénat doit soumettre trois (3) noms par siège à pourvoir et le président fait le dernier choix parmi les trois candidats pour chaque siège. Sans la complicité tacite du président, « les deux zailes » n'auraient jamais pu obtenir que ces trois truands, illégalement et frauduleusement proposés au président, deviennent exactement son choix pour les sièges proposés. En contrôlant la Cour de Cassation, l'Exécutif de fait pouvait placer de grands pions au CSPJ et particulièrement son président qui jouit toujours de grands privilèges au sein d'un Conseil. Bien mal acquis ne profite jamais, dit-on, et voila comment le pays a vécu ce scandale et perdu sept (7) longs mois de son existence alors que ses dirigeants devraient travailler en « overtime » pour apaiser la souffrance et la misère en « overdose » de son peuple martyr.
Shalom. Dieudonne Saincy. DS
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