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Comment Martelly va-t-il s'en sortir ?
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- Catégorie : Opinions
- Publié le mercredi 30 janvier 2013 17:57
Le retrait de l'organisation Religions pour la paix des pourparlers devant aboutir à la formation du Conseil de gestion transitoire du Conseil électoral permanent, en raison du refus des trois premiers conseillers électoraux désignés par le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) d'accepter la médiation de ladite organisation, semble prouver qu'une nouvelle crise politique pointe à l'horizon. Il est évident que le président de la République ne prendra pas la décision d'écarter les trois premiers conseillers, dans la mesure où il a toujours exprimé son refus de s'immiscer dans la crise du CSPJ qui a procédé à l'élection de trois nouveaux conseillers électoraux en présence des neuf membres de l'institution et dans la transparence la plus totale.
En prenant la décision de s'écarter des protagonistes, l'organisation Religions pour la paix a décelé, sans nul doute, le manque d'intérêt et l'indifférence des uns et des autres sur la question de la formation de l'institution électorale qui sera chargée de renouveler le tiers du Sénat et d'organiser le scrutin pour les collectivités territoriales. Dès lors que les parlementaires auront choisi leurs trois représentants, Michel Martelly ne pourra en aucun cas jouer à l'innocence vu que le CSPJ a déjà renouvelé sa confiance dans ses trois nouveaux représentants élus dans les conditions régulières. Comment la Chambre des députés va-t-elle se pencher sur le dossier alors que le groupe majoritaire, proche du pouvoir, exprime sa réprobation depuis la signature de l'accord conclu le 24 décembre dernier entre les représentants du Parlement et ceux de l'exécutif ?
Cette nouvelle crise politique de l'ère Martelly va allonger la liste des chefs d'Etat qui, depuis les élections de décembre 1990, n'ont jamais voulu faciliter l'organisation de joutes électorales tant qu'ils n'ont pas contrôlé toutes les opérations électorales. Toutes les crises politiques enregistrées dans le pays depuis ces seize dernières années puisent leurs racines dans l'organisation d'élections frauduleuses manipulées par les différents pouvoirs exécutifs qui se sont succédé. Le renouvellement du tiers du Sénat le 6 avril 1997, les élections législatives et municipales du 21 mai 2000 et la controverse créée lors des élections du 28 novembre 2010 représentent des témoignages évidents.
L'appel du Conseil de sécurité de l'Onu pour que les élections se tiennent au plus tard à la fin de l'année 2013 et la déclaration commune rendue publique le 23 janvier 2013 par le groupe des pays amis d'Haïti à New York, au sein de l'Organisation des Etats américains, invitant les acteurs politiques d'Haïti à renforcer le dialogue, en vue de la réalisation prochaine des élections dans le pays constituent les premières réactions de la communauté internationale dans le cadre de ce dossier.
Combien de temps les acteurs politiques vont-ils mettre pour régulariser cette situation, étant donné que dans quatre mois, le Sénat de la République aura un an depuis qu'il fonctionne avec un effectif réduit de vingt sénateurs ?
Rien ne laisse prévoir que ce vide peut être comblé en si peu de temps vu que le Conseil de gestion transitoire du Conseil électoral permanent n'est pas sur la voie d'être constitué.
Lemoine Bonneau
Source:Le Nouvelliste
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