Analyses & Opinions

Martelly, Obama et les équipes gouvernementales

Frantz DuvalBarack Obama a prêté serment ce 21 janvier sur les marches du Capitole, à Washington. Il débute un nouveau mandat de quatre ans comme président des Etats-Unis d'Amérique.

Depuis plusieurs jours, les principaux changements que le chef de l'exécutif américain se propose d'effectuer à la tête de son équipe sont connus. Les déconvenues essuyées par ses poulains aussi sont publiques.

Susan Rice, ambassadrice américaine auprès des Nations unies, a dû renoncer à remplacer Hillary Clinton. Chuck Hagel, républicain atypique et centriste, qui doit remplacer Leon Panetta au poste de ministre de la Défense, fait face à un déluge de critiques.

Aux USA, il existe une distance de sécurité entre les premiers ballons d'essai, la nomination et la confirmation par le Congrès de tout haut fonctionnaire. Cela permet de juger des oppositions, de découvrir les vices cachés et autres imperfections qui nuiraient à la bonne marche de l'administration. Le purgatoire américain renforce ceux qui passent les mailles du filet de la sélection.

En Haïti, nous ne prenons aucune précaution. On devient ministre du jour au lendemain. Il n'y a pas de cabinet fantôme, pas d'antichambres de ministère. Haïti est le pays du grand saut vers l'inconnu. Pour les nommés, l'administration et l'autorité de nomination.

L'avant-ministre n'est pas porté à préparer l'arrivée à un ministère, pour ne pas attirer vers lui les déveines. Le temps de l'avant-ministre ne peut pas être mis à profit; même dans le bus présidentiel, en route vers le Parlement, on peut perdre son portefeuille. L'avant-ministre est un temps perdu comme après on aura du temps à perdre.

En Haïti, nous traînons les changements de gouvernement comme de longs sanglots en automne. Susurré depuis plus d'un mois, confirmé depuis quinze jours, annoncé pour cette semaine après une rencontre vendredi entre le président Michel Martelly et les sortants en tête de liste, le cabinet vit ses dernières heures ou ses dernières semaines...

Martelly et Lamothe, président et Premier ministre, ont tous deux confirmé qu'un remaniement ministériel est dans l'air. Sans en préciser les contours, ils laissent courir la rumeur. Cela n'est de bon ton ni pour les sortants ni pour les entrants.

Le stress peut porter à faire des gaffes de dernières minutes.

Frantz Duval
Le Nouvelliste

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