Actualités
"Carton jaune pour M. Martelly, le rouge suivra s'il persiste dans la voie de la déraison", Anthony Barbier
- Détails
- Catégorie : Actualités
- Publié le dimanche 16 septembre 2012 20:01
Les mouvements de la semaine écoulée (manifestations de rues au Cap, en plaine du Cul de Sac et au Champ de Mars, grève largement suivie aux Cayes) sont des signes avant-coureurs d'un malaise très profond au sein d'une population qui n'arrive pas à joindre les deux bouts pour assurer sa survie, a reconnu le sociologue Anthony Barbier considérant ces protestations comme une forme d'avertissement (carton jaune) adressé au pouvoir du président Martelly pour le porter à se ressaisir s'il veut éviter que le rouge, synonyme d'expulsion du terrain politique et du pouvoir n'arrive tout de suite.
Himmler Rebu qui confie que ce pouvoir est le sien reconnaît néanmoins que l'on se dirige tout droit vers la catastrophe avec des décisions politiques maladroites, inappropriées et inopportunes qui condamnent le chef de l'Etat à une fin malheureuse et sans relief. "Pas de doute que ce pouvoir est infiltré; sinon, comment expliquer la prise de certaines mesures qui sont carrément des pièces à conviction pour la condamnation de M. Martelly", a indiqué l'ancien officier des FADH qui cite en exemple les arrêtés faisant de Sophia et Olivier Martelly des ordonnateurs au mépris de la loi et de la constitution. Le sénateur Steven Benoit s'explique lui-même mal que dans cette conjoncture de crise et de marasme économique sévère, l'équipe au pouvoir ait choisi de "se la couler douce" avec une soixantaine de députés au Club Indigo sur la Côte des Arcadins.
"Saura t-on jamais sur quel fond du budget est tirée la somme ayant servi à financer ce week-end à la plage ?". Et, de toute façon, cette démarche se révélera infructueuse car, l'on ne voit vraiment pas par quelle acrobatie le pouvoir va faire avaler au pays les deux représentants (déjà choisis au palais national lundi dernier) que ces députés voudraient envoyer au Conseil Électoral Permanent, s'est encore interrogé le sénateur Benoit. Le brillant représentant des Gonaives à la chambre des députés ne voit lui, non plus l'alchimie qui rendra cette opération possible car, il a en mains une pétition sortie, il y a à peine moins de deux mois, dans laquelle des parlementaires dont des députés de la nouvelle majorité présidentielle avaient clairement exprimé leur refus de marcher dans la logique de Conseil électoral permanent. Ils ne peuvent le faire sans répudier publiquement cet engagement qu'ils avaient antérieurement pris en compagnie d'autres collègues et surtout leur signature sous forme d'accord et comme gage de leur foi inébranlable avait été donnée.
Sauveur Pierre Etienne, coordonnateur de l'OPL n'en revient pas. Il voulait que le sénateur Benoit cite nommément les noms des éventuels parlementaires de l'Alternative qui seraient impliqués dans ces manoeuvres sournoises aux côtés de l'Exécutif (il y en aurait 2 mais, en fait, aucun de l'OPL); le professeur Etienne qui a eu, plusieurs fois mais, vraiment en toute civilité, des échanges pimentés avec l'agronome Michel William, a été des plus critiques envers l'Administration du président Martelly qui serait une très pâle copie des Duvalier. Bien qu'il ait concédé au gouvernement de Laurent Lamothe la décision d'importer 300.000 sacs de riz pour répondre à ce besoin immédiat de consommation locale (il n'avait pas le choix, dit M Etienne), il reconnaît néanmoins qu'on aurait pu faire mieux et anticiper la crise si le pouvoir n'avait pas gaspillé autant d'argent dans des programmes sans lendemain comme "Ti manman cherie", "Aba grangou" ou "katye pam poze".
"C'est en fait une vraie caisse noire pour perpétuer le népotisme du clan-Martelly", a encore dénoncé Sauveur Pierre Etienne rejoint par Himmler Rébu qui croit que ces projets risquent de bénéficier de préférence à lavalas (il ne l'a pas ouvertement dit) car, le pouvoir conçoit des projets dans des bases populaires qui n'ont aucune affinité naturelle, historique ou sociale avec le groupe qu'il symbolise lui-même (swen kok pou Fils-Aimé karé). Grand défenseur du pouvoir Tet kalé à l'émission sans en faire partie officiellement, l'agronome Michel William s'est opposé sur plusieurs points aux autres invités notamment sur la question du CEP (qu'il soit permanent ou provisoire, l'on trouvera toujours à en redire car, en fait, l'on veut s'opposer à tout ce qu'entreprend Michel Martelly et d'ailleurs parmi ceux qui réclament le CEP provisoire aujourd'hui, il y en a qui avaient conseillé au président Martelly de publier l'amendement frauduleux, dit entre'autre l'agronome William). Ce dernier a causé le choc à l'émission en confessant, d'ailleurs totalement hors contexte, qu'il a une fille lesbienne et aussi, lorsqu'il voulait banaliser la présence des enfants des employés révoqués à la manifestation de mercredi dernier devant le palais national en déclarant que tout ceci était un "montage" (genre théâtre pour faire fléchir le pouvoir) arguant qu'il avait l'habitude d'en faire aussi. Sacré agronome Michel !http://radiotelevisioncaraibes.com
Dernier invité à l'émission, l'actuel responsable du service juridique du CEP, Me Levelt Dorcil s'est dit d'accord avec les sénateurs qui exigent que les membres mal nommés de la Cour de Cassation (Me Anel Alexis Joseph qui a dépassé la limite d'age de 65 ans exigé et les deux autres qui ne se trouvaient pas sur la liste initiale, à savoir Me Michel Thermezi et Me Frantzy Philemon). Me Dorcil dit par ailleurs s'expliquer mal certaines positions de droit du gouvernement que seule la déraison pouvait justifier; "c'est d'ailleurs en partie pourquoi je m'étais abstenu d'opiner en public depuis quelque temps; je m'étais terré dans mon petit coin mais, des étudiants en droit et des amis m'ont convaincu de reprendre le flambeau". Sadrac Dieudonné a conclu par un petit exercice de comparaison des prix des produits de consommation de base (premières nécessités) avant et après le carnaval des fleurs pour montrer qu'il y a une flambée observée après ces festivités qui ne peuvent avoir aucune sérieuse justification.
Jean Monard Metellus
Caraibes FM