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Une organisation féministe dénonce le programme « Ti manman cheri »


 Le mouvement pour la voix de la femme (Mpvf) entend plaider pour la mise en oeuvre d’un programme de développement durable en faveur des femmes, à la place du programme « Ti manman cheri » (petite maman chérie) de la présidence, qu’il qualifie de zombification.

« Depuis l’arrivée de Joseph Michel Martelly à la présidence, nous avons constaté qu’il poursuit les mêmes pratiques démagogiques, en faisant de la propagande et en agissant sur les émotions des populations les plus pauvres, pour asseoir son pouvoir ainsi que celui de ses acolytes », déclare l’organisation dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Le programme « Ti manman cheri » a été annoncé le dimanche 27 mai 2012, à l’occasion de la fête des mères.

Ledit programme a pour objectif de fournir de l’argent aux femmes dans certains quartiers populaires de l’aire métropolitaine, alors qu’il n’entre pas dans le plan stratégique pour la diminution de la pauvreté, ni ne facilite l’autonomie de la femme sur le plan économique, critique le Mpvf.

Pour étayer son argumentation, l’organisation cite plusieurs programmes lancés par la présidence dont « Aba grangou » (A bas la faim), « ban m limyè ban m lavi  » (donnez-nous de l’électricité, donnez-nous de la vie), « katye pa m poze » (mon quartier en paix).

« Les institutions traditionnelles sont en train de disparaitre... alors que le nouveau gouvernement installe de nouveaux ministères dans de petites pièces du bâtiment du bureau du premier ministre », signale le Mpvf, faisant référence à deux entités (droits humains et lutte contre la pauvreté extrême ; promotion de la paysannerie) nouvellement créées et dirigees par des ministres avec la dénomination de « chargée auprès du premier ministre », sans budget ni locaux propres.

Face à cette situation, le Mpvf demande à la titulaire du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes, Yanick Mezile, « de cesser de s’astreindre à faire de la propagande pour le président Martelly, à travers des programmes qui n’ont aucun fondement et qui ne visent pas l’autonomie des femmes ».

Le ministère à la condition féminine (qui vient tout juste de faire part d’un nouveau programme dénommé "crédit rose" pour les femmes, à l’instar d’une "carte rose" dite de sécurité sociale) détient les prérequis nécessaires pour permettre l’application de la politique égalitaire des genres, rappelle l’organisation.

Le mouvement pour la voix des femmes (Mpvf) demande « dans le plus bref délai que le ministère à la condition féminine joue son rôle stratégique et travaille dans l’idée d’orienter le travail du gouvernement ».

« Il faut que le ministère à la condition féminine entame le processus de plaidoyer, tout en exigeant, aux autres ministères, de prendre les dispositions pour intégrer, dans leur politique prioritaire, un intérêt stratégique en faveur des femmes », précise la note du Mpvf.


Source: AlterPresse
P-au-P, 14 juin 2012