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Guy Phillipe (chef de la rébellion armée contre Jean Bertrand Aristide) tente d'éviter des erreurs graves à Martelly

guyphilippe01.2Guy Phillipe chef de la rébellion armée contre Jean Bertrand Aristide« Le président de la République est animé de bonne volonté. Mais, seize mois après avoir pris les rênes du pays, il n'arrive toujours pas à donner satisfaction », a constaté Guy Phillipe. Cette situation, selon lui, serait due à l'entourage de Michel Martelly.

« Certaines erreurs commises par Michel Martelly sont dues soit au fait que ses conseillers ne sont pas à la hauteur ou du moins ils veulent que ces erreurs soient commises», a expliqué Guy Phillippe. Il déplore le fait que ceux-là qui ont contribué à l'échec de René Préval soient aujourd'hui les conseillers du chanteur devenu président.

« La place du sénateur Joseph Lambert, qui a conseillé René Préval qui a échoué, n'est pas à côté de Michel Martelly», a-t-il déclaré sans détour. Selon lui, l'ancien sénateur du Sud-Est n'a pas à se vanter d'être « une bête politique ». « La politique, a-t-il dit, peut se faire avec des gens sérieux et sans ruse.»

Le leader du FRN, qui rêve de voir le président Martelly réussir son mandat, l'invite à s'entourer plutôt d'autres gens capables de lui donner de bons conseils et de lui présenter la réalité sans la déformer. Les noms de quelques personnalités honnêtes ont été entendus au tout début de la constitution du cabinet du chef de l'Etat, a fait remarquer Guy Philipe avant de souligner que ces derniers ont été rapidement écartés au profit de «raquetteurs politiciens ».

Guy Philipe a rejetté les explications des autorités imputant les manifestations de ces derniers jours à des « agitateurs politiques » et à des « mercenaires ». « Les conseillers de Michel Martelly ressemblent à ceux de Jean- Bertrand Aristide qui, même quelques heures avant son départ en 2004, lui ont laissé croire que les manifestations dans les rues étaient insignifiantes», a indiqué l'ancien chef de l'armée du nord.

« Ce ne sont pas des mercenaires. Ce n'est pas non plus l'équipe d'en face qui est forte. Ce sont les partisans de Michel Martelly qui expriment leur déception et leurs frustrations à cause du manque de résultats », a analysé M. Philippe. « De la prise du pouvoir par Martelly à aujourd'hu, aucun effort considérable n'a été consenti en vue de renforcer la production nationale, d'accompagner les agriculteurs et d'investir dans le secteur du tourisme », a-t-il fait savoir.

Manque de respect pour les partisans de Martelly

« La déclaration du Premier ministre Laurent Salvador Lamothe concernant les citoyens qui manifestent dans certaines régions du pays constitue un manque de respect grave pour ceux-là qui sont descendus dans les rues en janvier 2011 pour exiger le score réalisé au premier tour par Michel Martelly », a déclaré de son côté Evans Paul.

« Ce sont eux qui manifestent encore aujourd'hui », a fait savoir le leader du KID. Cette déclaration traduit, selon lui, la méconnaissance du chef du gouvernement de la réalité politique en Haïti et le mépris pour la population. « Comme Michel Martelly, Laurent Lamothe n'a jamais été intéressé par la politique », a-t-il avancé.

Selon l'ancien maire de Port-au-Prince, la présence de certains membres de la population dans les rues des grandes villes du pays est l'expression d'une insatisfaction. Il regrette que la subvention accordée à des centaines de mères de familles dans le cadre du programme Ti Manman Cheri ne soit pas capable de les aider à améliorer leurs conditions de vie, alors que le gouvernement en fait de la propagande avec.

Danio Darius
Le Nouvelliste